RTBF – Opérations de Solidarité – 18/09/2018

Description de la publicité

Le spot montre un homme en chaise roulante qui dit : « Je m’appelle Yves. On me demande toujours comment c’est arrivé. Un massage thaïlandais. Ma copine a voulu le faire mais elle a mal géré la montée sur mon dos avec ses pieds. Et … crac, fini le massage. »
Texte à l’écran : « Comment c’est arrivé, on s’en fout. Ce qui compte, c’est qu’on bouge ensemble. Cap48, ensemble, même si on est différent. »

Motivation de la plainte

Le plaignant et son épouse thaïlandaise ont été choqués par les propos tenus par la personne handicapée. L’art du massage ancestral thaïlandais existe depuis 2500 ans et ressort d’une pratique paramédicale exercée par des femmes ou des hommes ayant étudié dans les différentes écoles médicales de massage « thaï » à Bangkok notamment. La communauté thaïe de Belgique et principalement les pratiquants de cet art ont donc été choqués et scandalisés des propos négatifs à l’égard de ce massage, même si le spot précise qu’il a été prodigué par l’épouse de la personne handicapée. Fiction ou pas, les éditeurs du texte ne se sont pas mis à la place des téléspectateurs.
En précisant l’origine du massage, à savoir « thaïlandais », la publicité selon le plaignant porte préjudice non seulement à la communauté « thaïe » en Belgique mais à tous les cabinets médicaux pratiquant cet art asiatique. Ce spot fait une mauvaise publicité aux communautés asiatiques exerçant ce métier et qui ont déjà des difficultés à s’en sortir.

Position de l'annonceur

L’annonceur a d’abord évoqué le contexte de la campagne autour du slogan « Comment c’est arrivé ? On s’en fout ! Ce qui compte c’est qu’on bouge ensemble » en précisant que le but poursuivi est de faire réfléchir la population sur le fait que 80 % des handicaps surviennent en cours de vie, à la suite d’un accident, à la maison, en famille, au travail, en voyage, … La question « Comment c’est arrivé ? » est légitime mais force les personnes en situation de handicap à regarder derrière eux, et non vers l’avenir.

Partant de ce constat, l’annonceur a donc décidé d’articuler sa campagne en dévoilant l’histoire de l’accident qui a conduit Yves dans sa chaise roulante. Ou plus exactement, des histoires qu’Yves Krauth, ambassadeur de la campagne, raconte en TV, en radio et sur les réseaux sociaux, de la plus banale à la plus farfelue.

L’annonceur a ensuite répondu aux différents éléments avancés par le plaignant.

Tout d’abord, selon lui, le spot ne dénigre nullement ni le massage thaïlandais en tant que tel, ni les personnes qui le pratiquent. Il ne porte aucun jugement sur la qualité de ces massages ni sur leur ancienneté.

L’annonceur s’interroge ensuite sur les éléments probants que le plaignant aurait apportés pour parler au nom de la communauté thaïe de Belgique et des pratiquants de massages thaïs qui auraient été choqués et scandalisés par les propos négatifs à l’égard de ce massage.
Le plaignant lui-même précise d’ailleurs que le spot fait état de ce que le massage a été pratiqué par l’épouse de la personne qui fait état de son handicap. L’annonceur considère que cet élément suffit à lui seul à disqualifier l’argument du plaignant. Il lui parait assez clair que le message du spot ne peut pas être compris comme une forme quelconque de critique, de dénigrement voire d’injure, d’insulte ou de calomnie à l’égard des thaïlandais de Belgique ni des praticiens de l’art du massage thaïlandais.

L’affirmation du plaignant selon laquelle le spot porte préjudice à la communauté thaïe en Belgique et à tous les cabinets médicaux pratiquant cet art asiatique n’est pas davantage étayée. Le plaignant évoque des difficultés économiques, dont on ne peut raisonnablement imputer l’éventualité à l’annonceur. Le message du spot n’invite nullement à se détourner des activités de massage thaïlandais. Ce spot n’est donc en rien constitutif de diffamation, de calomnie, d’injure, ou d’insulte à l’égard de la communauté thaïe, ou des salons de massage thaïlandais lesquels ne sont ni cités, ni même implicitement visés.

Le plaignant évoque encore le fait que ce spot insulterait la communauté thaïe. Selon l’annonceur, l’expression « massage thaïlandais » peut être utilisée sans qu’il faille y voir une quelconque forme de critique à caractère raciste ou xénophobe, à l’égard de la communauté thaïe.

Dans ces conditions, l’annonceur considère que ce spot n’est pas contraire aux lois ou à la déontologie publicitaire.

Décision du Jury

Le Jury a constaté que le spot TV visé par la plainte montre un homme dans un fauteuil roulant, qui évoque un massage thaïlandais par sa copine, qui aurait provoqué son handicap.

Suite à la réponse de l’annonceur, le Jury a noté qu’il s’agit de l’ambassadeur de la campagne de Cap 48 ayant pour slogan « Comment c’est arrivé ? On s’en fout ! Ce qui compte c’est qu’on bouge ensemble ». Dans cette campagne, il raconte des dizaines de scénarios différents comme cause de son handicap, certains plus rocambolesques que d’autres.

Dans ce contexte, le Jury est d’avis que mentionner un massage thaïlandais par la copine de l’homme en question ne vise aucunement les Thaïlandais en général ni les pratiquants, professionnels ou non, de massages thaïs.

Selon le Jury, le spot TV en question ne présente donc pas ces derniers de manière négative et n’est pas de nature à être perçu comme choquant à leur égard par le téléspectateur moyen.

Compte tenu de ce qui précède, le Jury a estimé que le spot TV n’encourage pas et ne cautionne pas de discrimination fondée sur l’origine nationale. Il a également estimé qu’il n’est pas de nature à dénigrer une certaine catégorie de personnes ou une profession.

A défaut d’infractions aux dispositions légales ou autodisciplinaires, le Jury a estimé n’avoir pas de remarques à formuler sur ces points.

Suite

A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.

Annonceur:RTBF – Opérations de Solidarité
Produit/Service:CAP 48
Média:TV
Critères d'examen:Responsabilité sociale
Initiative:Consommateur
Type de décision:Pas de remarques
Date de clôture: 18/09/2018