RECKITT BENCKISER – 04/12/2012

Description de la publicité

Le spot TV contient le message suivant: « Quand vous ressentez une douleur légère ou modérée vous savez précisément là où vous avez besoin d’être soulagé. C’est pour cela que Nurofen a été développé. Pour agir là où c’est nécessaire et vous apporter un soulagement efficace exactement où vous en avez besoin. Nurofen. Agit pile où ça fait mal. » et montre entre autres une image d’un homme qui masse sa tempe avec le bout des doigts et au même moment le logo de Nurofen se déplace dans le labyrinthe dessiné sur le corps de l’homme pour enfin arriver à sa tempe.

Motivation de la plainte

Le plaignant est d’avis que cette campagne publicitaire est une infraction à l’article 7, 11° de l’AR du 7 avril 1995 qui stipule en effet que la publicité auprès du public relative à un médicament est interdite si elle comporte un élément qui « utiliserait de manière trompeuse des représentations visuelles de l’action d’un médicament dans le corps humain ou des parties de celui-ci ». 

Dans le spot publicitaire, on donne l’impression par la parole et par l’image que Nurofen agit seulement là où on a mal. Et cela est trompeur. 

Nurofen est un AINS. Après la prise, il entre dans les vaisseaux via l’estomac. Une fois dans les vaisseaux, l’AINS coule vers tous les tissus qui sont fournis en sang, donc pas seulement là où se situe la douleur. Il n’y a donc pas du tout de conduction directe du médicament vers la place où se situe la douleur, comme suggéré dans ce spot publicitaire. 

Les affirmations selon lesquelles Nurofen a été développé « pour agir là où c’est nécessaire et vous apporter un soulagement efficace exactement où vous en avez besoin » et « Nurofen agit pile où ça fait mal », sont donc trompeuses. Ces affirmations sont en outre encore renforcées par le fait que dans le spot publicitaire le corps est montré comme un labyrinthe dans lequel le médicament connaît exactement son chemin vers la douleur. De cette manière la publicité suggère en plus que le médicament ne peut pas avoir d’effets secondaires, vu qu’il semble que le médicament n’arrive que là où c’est nécessaire. 

Un spot similaire sur Nurofen a été interdit en Australie sur base de l’argumentation ci-dessus. En 2011, le Complaints Resolution Panel a interdit l’entreprise Reckitt Benckiser de continuer à faire de la publicité pour Nurofen avec ce spot.

Position de l'annonceur

L’annonceur a communiqué que la publicité dénoncée concerne un médicament en vente libre. L’Agence Fédérale des Médicaments et de Produits de Santé (AFMPS) a attribué une autorisation pour la mise sur le marché sans prescription médicale sur la base d’un dossier d’enregistrement (contenant entre autres des données sur l’efficacité et la sécurité).

Conformément à l’arrêté royal du 7 avril 1995 relatif à l'information et à la publicité concernant les médicaments à usage humain, l’annonceur a préalablement demandé un visa pour la publicité télévisuelle concernée. Le 24 juillet 2012, la Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Laurette Onkelinx a, sur l’avis de la Commission de contrôle de la publicité des médicaments, accordé un visa.

Pour autant que nécessaire, l’annonceur a encore communiqué qu’après administration orale, ibuprofen est rapidement résorbé du tractus gastro-intestinal. Le soulagement de la douleur est produit par l’inhibition de COX2, qui n’est produit qu’à la place de la douleur/du traumatisme. L’expression contestée n’est pas une expression promotionnelle, mais plutôt la simple description du mécanisme de fonctionnement d’ibuprofen en tant que médicament Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien (AINS) qui est actif de manière périphérique là où on ressent la douleur.

Enfin, l’annonceur a encore tenu à ajouter que l’information australienne est rendue de manière incomplète. Le spot australien a été légèrement adapté et non pas interdit.

Décision du Jury

Le Jury a constaté que la plainte concerne un spot TV pour un médicament qui, par sa composition et son objectif, est prévu et conçu pour être utilisé sans intervention d’un médecin pour le diagnostic, la prescription ou la surveillance du traitement, au besoin avec le conseil du pharmacien et dont la publicité auprès du public est soumise à l’AR du 7 avril 1995 relatif à l’information et à la publicité concernant les médicaments à usage humain.

À ce sujet, le Jury a constaté que le spot TV a reçu un visa préalable après un avis positif de la Commission de Contrôle de la publicité des médicaments et ceci conformément aux articles 16 et 17 de l’AR du 7 avril 1995 relatif à l’information et à la publicité concernant les médicaments à usage humain qui stipulent que la diffusion télévisuelle auprès du public d’une publicité ne peut avoir lieu qu’après obtention d’un visa délivré par le Ministre.

Le Jury a également noté que la demande de visa est accompagnée des éléments indispensables au contrôle de la véracité de l’information qui est diffusée.

Compte tenu de ce qui précède, le Jury a estimé n’avoir pas de remarques à formuler.

Suite

A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.

Annonceur:RECKITT BENCKISER
Produit/Service:Nurofen
Média:TV
Critères d'examen:Légalité, Autres
Catégorie:Santé
Type de décision:Pas de remarques
Date de clôture: 04/12/2012