Le spot montre un homme au volant avec une oreillette. Quand le téléphone sonne, il répond:
Homme : « Allo ? »
Femme : « Allo mon cœur, t’es en route ? Ah oui, dis ma mère est là. » (une femme apparaît à côté de l’homme qui sursaute)
Homme : « Pourquoi ? » (la femme frappe l’homme avec son sac à main)
Femme : « Comment ça pourquoi ? pour boire un café ! » (l’homme doit utiliser ses essuie-glaces pour enlever le café de son pare-brise)
Femme : « Dis, tu as pu finir tes dossiers ? » (des papiers sortent du vide-poches et volent dans la voiture)
Femme : « A propos, je t’ai acheté un pull » (l’homme essaie d’enfiler un pull)
Homme : « T’es sure de la taille ? »
Femme : « Evidemment, tu pourra le mettre ce week-end pour aller au zoo. » (l’homme voit apparaître une corne de rhinocéros entre ses jambes)
Femme : « A moins qu’on aille faire du camping. » (l’homme a le nez écrasé sur son volant à cause d’un sac à dos)
Femme : « Dis, n’oublie pas que ce soir on va à ce concert ». (on voit le groupe rock dans la voiture)
Ensuite apparaît le texte : « Téléphoner au volant, détourne votre attention ». En dessous, les logo d’AXA et IBSR et le site web www.jesuispour.be
On voit ensuite une image blanche avec le texte : « conduire = ne pas téléphoner ».
L’annonceur a communiqué que l’objectif de cette campagne était de mettre l’accent sur les risques que court un conducteur en utilisant son GSM au volant. Téléphoner en conduisant est toujours néfaste à l’attention et, par conséquent, à la sécurité routière. Intitulée « Téléphoner au volant détourne votre attention », la campagne était basée sur un affichage le long des routes et sur les transports en commun bruxellois, un spot TV humoristique et des affichettes.
L’annonceur a ajouté que même si, en réalité, les sources de distraction sont purement imaginaires, elles sont visualisées de manière surréaliste dans ce spot. Toutes les idées qui passent par la tête du conducteur sont projetées dans et autour de la voiture. Il est, en effet, pour le moins bizarre de voir du café couler sur les vitres, un sac à dos se glisser entre le dos et le siège du conducteur et une corne de rhinocéros transpercer le siège. Tous ces événements perturbent et effrayent le conducteur. C’est aussi le but du spot.
L’annonceur a fait valoir qu’étant donné que, pour des raisons de technique de production et de budget, il ne pouvait montrer tout l’animal dans la voiture, une corne de rhinocéros transperçant le siège s’est avérée la meilleure façon de visualiser l’effet perturbant pour le conducteur. Pour ces mêmes raisons de technique de production, il n’a pas eu beaucoup d’autres choix que de faire sortir la corne du siège sans montrer le corps de l’animal. Dans la séquence où apparaît la corne de rhinocéros, le message tant sonore que visuel est sans équivoque :
Visuel : la corne transperce le siège et non le pantalon du conducteur.
Support auditif : «… tu pourras le mettre (le pull) ce week-end pour aller au zoo… » suivi du grognement du rhinocéros.
L’annonceur a enfin précisé qu’il n’a nullement eu l’intention de diffuser un message à connotation sexuelle et n’a d’ailleurs reçu aucune autre réaction dans ce sens. Son objectif est de sensibiliser les conducteurs aux dangers du GSM au volant et il ne gagne rien à s’éloigner de ce message.
Le Jury a constaté que le spot pour la campagne ‘Téléphoner au volant détourne votre attention’ visualise les idées qui passent par la tête du conducteur lors d’une conversation téléphonique.
Le Jury a également constaté qu’une des images montre une corne de rhinocéros qui apparaît entre les jambes du conducteur au moment où il est question du zoo.
Le Jury est d’avis qu’il n’est pas clair que la corne transperce le fateuil et comprend qu’un téléspectateur puisse mal interpréter cette image.
Eu égard à ce qui précède et aux nombreuses alternatives possibles par rapport à l’animal choisi et à l’endroit choisi, le Jury n’a pas retenu les arguments avancés par l’annonceur.
Vu que pareille forme de communication est susceptible de susciter des réactions négatives auprès du public, le Jury a estimé devoir formuler un avis de réserve conformément à l’article 2 de son règlement.
A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.
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