HENNES & MAURITZ – 11/12/2012

Description de la publicité

Différentes affiches montrent chaque fois le même mannequin en sous-vêtements, avec le prix du produit en question, le logo H&M et la mention « Plus d’idées cadeaux sur HM.com ».

Motivation de la plainte

Cette publicité présente une image dégradante de la femme. Les réactions du public sont parlantes, les remarques que font les gens sur ces femmes à moitié nues, alors que nous sommes au 21ième siècle, que les femmes ont le droit de vote et que nous disons combattre pour leur liberté. Le manque de pudeur de ces affiches choque aussi lorsque l'on se trouve avec une personne âgée ou un enfant. Ce n'est pas l'exemple que l'on veut donner à nos filles, et encore moins à nos garçons. On se plaint du manque de respect qu'a la jeune génération vis à vis des femmes. Ce genre de campagne publicitaire en est la cause.

La femme à moitié nue pose dans des postures pas très différentes d'un magazine porno et la publicité a plus le but d'exciter les yeux que de vendre le produit. Nous vivons déjà dans une société qui n'a pas de valeurs morales, où encore tout est admissible mais est-ce qu’on pense aux gosses qui voient ça? Est-ce qu'on pense à l'image que ça véhicule sur la femme ou à l'effet que cela a sur les petites filles?

La pudeur est une bonne chose pour de bonnes relations, en particulier entre hommes et femmes, mais aussi entre adultes et enfants. Le fait de voir des femmes s'exposer sans pudeur dans les lieux publics, même si c'est en photo, influence inévitablement le respect que pourraient avoir les autres (en particulier les hommes et les enfants) pour les femmes, ainsi que le respect que les femmes ont pour elles-mêmes, en particulier les jeunes filles.

C’est dégradant pour les femmes, les rendant des objets de sexualité, plutôt que des êtres humains dignes de respect.

C’est honteux que le statut de la femme se rabaisse de la sorte.

Grandeur nature, ces femmes dénudées, 'habillées' d'un bout de lingerie sont des mannequins utilisés à des fin de pornographie visuelle. Le problème que contiennent ces affiches réside dans le fait que ce magasin a créé plusieurs affiches différentes, avec des femmes différentes, portant de la lingerie différente, dans une POSITION différente. Est-ce donc une publicité de lingerie ou une vitrine de femmes montrées comme de la chair, dont on ne fait usage qu'à des fins sexuelles ? Que veut vendre le magasin: des femmes ou de la lingerie ? Ici, la femme, dans des positions inadéquates, pour les enfants mais également pour les adultes, est proposée comme une marchandise. Cette publicité est un danger pour la femme. Une telle affiche réveille des désirs chez les hommes. Qui subit le réveil de désir sexuel chez les hommes par ce genre d'affiche ? Les femmes, ou les enfants...

Position de l'annonceur

Le Jury a examiné les affiches en question dans le cadre des articles 4 et 6 de son règlement, qui disposent qu’en cas d’irrecevabilité, d’infractions manifestes ou d’absence manifeste d’infractions, l’annonceur n’est pas invité à communiquer son point de vue.

Décision du Jury

Le Jury a constaté que les affiches représentent un mannequin en lingerie afin de promouvoir la marque de lingerie en question. La représentation de la femme a donc un lien avec le produit vanté dans la publicité.

Compte tenu du contexte de la société actuelle et du lien avec le produit, le Jury a estimé que les représentations ne contiennent pas d'éléments indécents, obscènes, pornographiques ou sexistes. Il a considéré que ces publicités pour la lingerie ne portent pas atteinte à la dignité humaine des femmes. Le Jury a estimé qu'il n'y a aucune incitation auprès des hommes à se comporter de manière répréhensible vis-à-vis des femmes et que les reproches formulés à cet égard expriment des opinions personnelles qui, selon lui, ne représentent pas le point de vue de la majorité du public.

A défaut d’infractions aux dispositions légales ou autodisciplinaires, le Jury a estimé n’avoir pas de remarques à formuler.