Le site www.childfocus.be, sous le titre « 18 novembre - Journée contre les abus sexuels d’enfants – Chalet », annonce une « Campagne pour tirer la sonnette d’alarme » avec un lien vers le site www.chaletfilm.be.
Sur le site www.chaletfilm.be, on peut lire la mention « Ce site contient des images explicites qui ne conviennent pas aux mineurs. Avez-vous 18 ans ou plus ? » avec le choix entre oui et non. En cliquant sur oui, apparaît la mention suivante : « Ce film veut éradiquer le plus grand malentendu du monde de la pornographie. Au lieu d’écrire un énième article sur le sujet, ces images montrent simplement la réalité » puis « Voir la vidéo ».
La vidéo commence en montrant le ventre nu d'une femme sur lequel un homme écrit « Fuck me » avec une flèche vers le bas. On voit ensuite l'homme habillé qui assied la femme sur le lit, lui donne une Barbie, enlève son pantalon, allonge la femme et lui enlève son slip. Il la prend ensuite dans différentes positions.
La femme a l'air absent, ne réagit pas et on n'entend que le bruit des scènes de sexe.
Après 1 minute apparaît en grand le texte « Ceci n'est pas un film porno ».
A partir de ce moment, les images des 30 secondes suivantes sont floues et on lit :
« Mais une reconstitution d'images interceptées sur internet
Dans la vidéo d'origine, il s'agit d'un enfant de 8 ans
Aidez-nous
Signalez les abus sexuels d'enfants sur stopchildporno.be ».
Apparaît ensuite le logo de Child Focus et un numéro d'appel
Après la vidéo, on peut lire le texte suivant :
« 18 novembre
Journée européenne contre les abus sexuels d’enfants.
Le problème des images d’abus sexuel d'enfants est beaucoup trop peu abordé car il reste invisible pour beaucoup d’entre nous.
Mais ne vous y trompez pas, c'est une réalité horrible et qui croît de façon exponentielle. Une réalité à laquelle nous devons faire face. C’est confrontant, bien sûr. Mais aussi nécessaire pour que notre message soit clair : il est important de toujours signaler toute image suspecte sur stopchildporno.be.
Parce que la pornographie juvénile n'est pas de la pornographie. C'est de l'abus. ».
En dessous, une vidéo ayant pour titre « Un mot d’explication – Heidi De Pauw, directrice de Child Focus, présente la campagne et parle du problème des images d’abus sexuel d’enfants » et une vidéo du témoignage d’une victime d’abus sexuels.
En dessous, sous « Que pouvez-vous faire ? », un lien pour effectuer un signalement et un lien vers plus d’information et sous « Détecteur StopChildPorno », un lien pour installer un bouton de signalement.
1) La plaignante comprend que l’annonceur veut frapper fort pour que certaines personnes réagissent pour protéger les victimes. Elle ne peut malheureusement pas être d'accord avec cette manière de présenter les abus. Victime elle-même, elle a revécu l'effroi et la peur est revenue à l'instant même alors qu’elle est âgée de 60 ans. Elle pense à toutes ces personnes abusées et aux traumatismes nombreux avec lesquels elles doivent lutter tous les jours. Selon elle, il est vraiment nécessaire de parler des abus et de sauver les enfants mais pas par ce moyen choc.
2) La plaignante a communiqué qu'en tant qu'organisation d'entraide, elle est bien sûr contente avec une campagne contre tous les comportements sexuels transgressifs (à l'égard des mineurs) mais elle estime que cette campagne dépasse les limites. Selon elle, il s'agit ici de traumatisme secondaire des victimes, des membres de la famille et d'autres personnes concernées et elle se demande si les responsables se rendent compte des dommages qu'ils causent aux victimes de violences sexuelles.
Elle a mentionné que le spot de la campagne est accessible à tous et trouve que demander si on a plus de 18 ans reporte la responsabilité et est un argument léger : d'autres continueront certainement à regarder après la publicité faite.
Concernant le malentendu terminologique apparemment soulevé ("La pornographie juvénile ne met pas en avant la gravité de la situation : la pornographie juvénile n'est pas de la pornographie ; l'image est le résultat d'abus sexuels impliquant de vrais mineurs."), la plaignante a communiqué que le texte doit venir d'abord puis les images : si on regarde sans explication préalable, on voit selon elle du "porno pur" entre adultes. Lorsqu'on prétend que l'actrice "rejoue l'enfant", elle trouve cela peu clair : car les seins, les poils pubiens sont clairement visibles chez la femme et rien n'indique qu'il s'agit d'une enfant. Le fait que l'homme donne une poupée pourrait imiter sa fantaisie et ne montre pas selon elle que cela concerne une enfant de 8 ans. Si par la suite vient le message qu'il s'agit d'une enfant de 8 ans, le mal est déjà fait.
Elle se demande également combien de fois cela sera regardé par des gens qui sont excités à l'idée que la femme doit représenter une enfant et si les séquences pornographiques "forcées" avec des adultes ne sont alors pas des abus mais du "simple porno ".
3) La plaignante a vu les images à la télévision et les trouve beaucoup trop explicites et vraiment choquantes pour les enfants (et les téléspectateurs sensibles). Il n'est pas non plus tenu compte des victimes éventuelles qui voient ces images sans le demander. Elle trouve que c'est une action vraiment trop choquante : la sensibilisation doit et peut se faire par d'autres moyens.
4) La plaignante a elle-même été victime d'abus sexuels dans sa jeunesse et est choquée par la campagne. À son avis, c'est irrespectueux envers les victimes, comme ça, sans avertissement, et cela affecte son estime de soi.
5) La plaignante a indiqué que cette publicité avait ouvert de vieilles blessures et l'avait rendue à nouveau malade.
6) Le plaignant a fait référence aux informations à la télévision sur les viols et a communiqué que c'est déjà assez grave à supporter toute sa vie.
7) La plaignante est elle-même victime d'abus et a vu les images à la télévision. Elle les trouve extrêmement dures et difficiles : elles déclenchent des émotions chez les personnes qui ont dû subir ça et qui essaient de continuer leur vie le mieux possible d'une manière normale. Elle trouve qu'il doit y avoir des campagnes mais pas avec de telles images.
8) La plaignante a vu les images à la télévision et a indiqué qu'elles sont trop réalistes et très choquantes pour les personnes qui ont vécu une telle chose, dont elle-même. Selon elle, une telle chose ne devrait pas être faite et certainement pas diffusée. Elle pense que les gens qui devraient le voir ne le verront pas et ne comprend pas le but : si on veut donner des idées aux gens, c'est exactement ce qu'il faut faire selon elle.
9) En tant que victime d'abus sexuels, la plaignante estime que cette publicité n'est pas appropriée.
10) La plaignante a vu les images à la télévision et trouve que c'est une mauvaise campagne. Elle se demande à qui ça profite et ne comprend pas la campagne.
11) La campagne parait beaucoup trop choquante et inappropriée à la plaignante.
Elle souligne d’abord que simplement demander aux utilisateurs avant de visionner la vidéo s’ils ont bien 18 ans et plus peut tout à fait être contourné par n'importe quel utilisateur plus jeune. Une question qui, à son sens, sert uniquement à déculpabiliser l’annonceur du contenu choquant qu'il publie. Selon elle, les images sont dignes d'une vidéo pornographique (bien qu'il soit mentionné dans la vidéo que ce n'est pas le cas) et susceptibles d'être visionnées par tout citoyen ayant entendu parler de la campagne (c'est à dire une grande partie puisque la campagne fait parler d'elle dans toute la presse).
Ensuite, elle ne pense pas que le contenu ait un quelconque effet moralisateur ou de sensibilisation : la vidéo est tout simplement choquante et le message voulu ne passe pas selon elle. De plus, les images pourraient être mal perçues par des victimes de pédopornographie et les traumatiser.
Elle a ajouté que la vidéo ne fait qu'alimenter internet d'images choquantes et dégradantes pour les femmes : une fois de plus, la femme y est matérialisée et elle estime que la vidéo n'est pas suffisamment claire pour être bien interprétée par tous.
12) Le plaignant a vu les images à la télévision ; lui-même a été abusé et trouve cette campagne vraiment dégoûtante.
13) Le plaignant a communiqué qu'il soutient pleinement le fait d'attirer l'attention sur de telles affaires mais ça le dérange que toute l'attention soit portée aux hommes qui regardent de la pornographie juvénile et qui sont pédophiles. Du fait qu'on ne parle pas des femmes pédophiles, la campagne est selon lui très discriminatoire et c'est de la sensibilisation mensongère.
Il a une organisation qui se bat pour les droits des pères en ce qui concerne le traitement des enfants et estime que les hommes sont souvent décrits comme des agresseurs, des violeurs, des agressifs, etc. et qu'à cause de tous ces clichés, les hommes subissent encore plus devant les tribunaux et sont également souvent accusés à tort. Il pense qu'à cause de telles campagnes, un homme peut encore à peine habiller son propre enfant ou le sécher lorsqu'il sort de la douche.
L’annonceur a tout d’abord communiqué qu’il regrette que la campagne ait choqué des citoyens et en particulier des victimes.
Il a ensuite communiqué que Child Focus, la Fondation pour Enfants disparus et Sexuellement Exploités, dispose d’un point de signalement pour les images d’abus sexuels d’enfants. Il est bien sûr important de se faire connaître et de sensibiliser suffisamment les groupes cibles afin qu’ils fassent ces signalements. C’est pour cette raison que depuis 10 ans, il organise chaque année une campagne de sensibilisation autour de la problématique et tente d’influencer parallèlement le monde politique afin de prendre les mesures nécessaires pour contrer ce phénomène.
Il a constaté que les signalements se rapportant à la Belgique ont augmenté de manière exponentielle au cours des 10 dernières années. Les experts sont convaincus qu’il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg et que le phénomène augmente de façon spectaculaire. C’est pourquoi il essaie de convaincre les gens de signaler les images d’abus sexuel d’enfants qu’ils rencontrent en ligne.
Les campagnes de ces dernières années ont eu un effet, mais n’ont pas réussi à avoir l’impact souhaité et à réduire le phénomène. Le constat que les chiffres continuent à augmenter de façon exponentielle l’a convaincu qu’il était temps – très exceptionnellement, mais la nécessité fait loi – de lancer une campagne choc dans le but de réveiller tout le monde.
Il a précisé que les objectifs de cette campagne sont :
1.Lutter contre la pédopornographie en dénonçant le phénomène auprès des consommateurs de pornographie (enfantine) et du grand public.
2.Encourager le public à signaler de telles images sur stopchildporno.be.
3.Informer les pédophiles que la pornographie enfantine n’est pas du porno mais constitue un abus effectif des enfants et les encourager à demander de l’aide (stopitnow.be).
4.Lancer des débats publics avec les décideurs, les associations de victimes et d’autres parties prenantes, en provoquant ainsi un changement de mentalité et une influence sur les politiciens.
C’est pourquoi il a estimé nécessaire de montrer cette dure réalité. Cette reconstitution de la pornographie enfantine sert de démarreur audacieux à la conversation afin que le phénomène ne soit pas ignoré cette fois. La campagne a pour but de susciter beaucoup de réactions de la part de la population et de la presse.
Compte tenu de l’aspect choquant des images, il a décidé de placer la vidéo en question sur un site web sécurisé, doté d’un filtre de vérification de l’âge et d’un avertissement.
Outre la vidéo en question, le site web de la campagne contient les explications nécessaires : une vidéo expliquant la campagne, un témoignage d’une victime et les ‘call to action buttons’.
L’annonceur a constaté que la plupart des plaintes proviennent de victimes d’abus pédosexuels. Il comprend évidemment que ces victimes, qui sont parfois entrées involontairement en contact avec les images à la télévision, sont très choquées.
Le risque qu’une victime entre sur le site en question avait été estimé comme extrêmement faible, et considéré comme presque inhérent à toute campagne de prévention ou à la vie quotidienne. Cela n’enlève rien au fait qu’il s’agit d’une situation très difficile pour eux.
En ce qui concerne la plainte relative au mur de vérification de l’âge, il a argumenté qu’un enfant qui navigue sur internet sans surveillance a accès à des images beaucoup plus explicites et choquantes que celles-ci. Par rapport à la remarque que la vidéo ne ferait qu'alimenter internet d'images choquantes et dégradantes pour les femmes, il considère au contraire cette vidéo comme étant un acte d’accusation. Le viol – même d’une femme adulte – est si offensant que la vidéo le dénonce. Il pense également que le texte de la vidéo est très clair et compréhensible.
Concernant la dernière plainte relative au caractère mensonger et discriminant à l’égard des hommes, il a précisé qu’à aucun moment il ne s’est prononcé sur la pédophilie ou sur des auteurs exclusivement masculins. Tous les auteurs et ceux qui diffusent les images ne sont pas des pédophiles et tous les pédophiles ne sont pas des hommes, tout comme toutes les victimes ne sont pas des fillettes. Dans la vidéo utilisée à titre d’exemple, l’auteur est masculin et la victime féminine parce qu’il s’agit de loin des signalements les plus fréquents qu’il reçoit.
En ce qui concerne la conformité de la campagne aux Règles du JEP relatives à la publicité non commerciale, l’annonceur est d’avis que l’objectif étant de dénoncer la pédopornographie et d’encourager les gens à signaler ces images, les images sont liées au sujet. La pornographie enfantine est vraiment choquante et il est également d’avis que l’objectif poursuivi justifie la mise en place de grands moyens : chaque enfant qui est maltraité est une chose terrible, l’enfant en sera marqué toute sa vie. Les réactions des victimes en témoignent. Mais la vidéo avait été placée sur un site protégé avec l’avertissement nécessaire.
Avec son agence de publicité, il a néanmoins décidé de retirer le site internet, destiné à être temporaire, après une semaine.
Le Jury a examiné la campagne en question en tenant compte des arguments des parties concernées.
Le Jury a pris connaissance des différentes plaintes et souhaite tout d’abord exprimer sa compréhension envers les réactions de victimes et de leur proches, qui sont susceptibles de revivre des expériences extrêmement pénibles suite à la diffusion de cette campagne.
Il tient également à souligner que sa compétence se limite à examiner le contenu de la campagne en question et qu’il ne lui appartient pas de se prononcer sur le contenu éditorial des différents médias évoqués dans les plaintes, qui font écho à cette campagne.
A cet égard, le Jury a bien noté que l’annonceur assume que le but était de susciter des réactions non seulement de la population mais également des médias mais qu’il regrette néanmoins que ces derniers aient diffusé les images de la vidéo telles quelles alors qu’il avait décidé de placer la vidéo sur un site internet sécurisé, avec un avertissement concernant les images explicites et un filtre relatif à l’âge.
En ce qui concerne les sites concernés au moment des plaintes, le Jury a constaté d’une part que le site www.childfocus.be, sous le titre « 18 novembre - Journée contre les abus sexuels d’enfants – Chalet », annonce une « Campagne pour tirer la sonnette d’alarme » avec un lien vers le site www.chaletfilm.be et d’autre part, qu’une fois arrivé sur ce dernier site, on peut lire la mention « Ce site contient des images explicites qui ne conviennent pas aux mineurs. Avez-vous 18 ans ou plus ? » avec le choix entre oui et non. En cliquant sur oui, apparaît la mention suivante : « Ce film veut éradiquer le plus grand malentendu du monde de la pornographie. Au lieu d’écrire un énième article sur le sujet, ces images montrent simplement la réalité » puis « Voir la vidéo ».
Conformément à ses règles relatives à la publicité non-commerciale, le Jury s’est tout d’abord posé la question de savoir dans quelle mesure les images utilisées dans la vidéo – de nature choquante, violente et indécente selon lui - présentent un lien direct avec le message et/ou la finalité recherchée par la campagne.
A ce sujet, le Jury a noté que les buts que l’annonceur cherche à atteindre avec cette campagne sont multiples et que les objectifs visés vont de dénoncer la pédopornographie auprès du grand public et l’encourager à effectuer des signalements, à l’information des pédophiles sur la réalité des abus sexuels d’enfants en les encourageant à demander de l’aide, ainsi qu’à la mobilisation des différentes parties prenantes et des politiciens.
Sur ce point, le Jury a estimé que les images en question montrent bien un lien direct avec les buts poursuivis par la campagne.
En ce qui concerne ensuite la question de savoir si la vidéo présente une proportionnalité avec le but recherché, le Jury a entre autres tenu compte de la nature de l’annonceur, du public ciblé et atteint, du message transmis et de la finalité recherchée par la campagne.
Sur ce point, le Jury est d’avis que les images sont trop explicites et trop choquantes et que la vidéo pourrait ne devenir pertinente qu’une fois qu’on a pris connaissance du message – qui apparaît très tard à ses yeux – qui précise qu’il s’agit d’une reconstitution d'images avec une enfant de 8 ans, interceptées sur internet.
En dépit de l’avertissement présent sur le site avant la vidéo, le Jury est en effet notamment d’avis que les personnes, en particulier les victimes d’abus sexuels, qui visionnent celle-ci ne sont pas préparées à voir ce dont il s’agit réellement.
Selon lui, l’équilibre entre les dommages susceptibles d’être provoqués par ces images trop explicites et trop choquantes et la volonté de mettre sur pied une campagne aboutissant à des résultats plus concrets que par le passé est rompu.
Il a dès lors estimé que les images utilisées dans la vidéo ne présentent pas de proportionnalité avec les buts recherchés par la campagne.
Compte tenu de la diffusion, anticipée ou non, des images de la vidéo par les médias, le Jury a également estimé que l’annonceur a pris un risque, également disproportionné, par rapport à l’usage qui pouvait en être fait.
Par ailleurs, en ce qui concerne la plainte selon laquelle la campagne serait discriminante en ne mettant que les hommes en avant en matière de pédophilie, le Jury a tout d’abord constaté que le plaignant se réfère principalement à des articles de presse pour lesquels le JEP n’est pas compétent et que la campagne elle-même sur le site de l’annonceur ne se prononce pas à ce sujet. Il a également noté, suite à la réponse de l’annonceur, que celui-ci a opté pour un film avec un homme qui abuse d’une femme parce que cela correspond aux signalements les plus fréquents qu’il reçoit. Le Jury a dès lors estimé que la vidéo n’est pas de nature à renforcer des clichés discriminants à l’égard des hommes. A défaut d’infraction aux dispositions légales et autodisciplinaires, le Jury a estimé ne pas devoir formuler de remarques sur ce point.
Compte tenu de ce qui précède par rapport aux autres plaintes et sur la base du point 3 des Règles du JEP en matière de publicité non commerciale, le Jury a donc demandé à l’annonceur de modifier la publicité et à défaut de ne plus la diffuser.
A cet égard, le Jury a bien noté que l’annonceur avait déjà décidé de supprimer anticipativement le site internet avec la vidéo.
Rue Bara 175, 1070, Bruxelles, Belgique.
E-mail: info@jep.be
Tel: +32 2 502 70 70