La publicité contient l’image de trois hommes dans une salle de bain avec les textes suivants : au-dessus « TRIBE Collective is a family. This is Love » et en dessous « shop pride » et « Calvin Klein ».
Un des hommes porte des sous-vêtements féminins et se tient debout devant un lavabo, les autres à l’arrière-plan sont assis, l’un dans la baignoire, l’autre sur le bord de la baignoire, en slip.
Selon le plaignant, cette image est choquante et dérangeante pour toute personne normale. Il a invoqué le fait qu'un sein nu n'est plus autorisé mais ceci bien. Il trouve cela incroyable et se demande si cela ne devient pas la nouvelle normalité.
En ce qui concerne les médias dans lesquels la publicité est placée, l'annonceur a d'abord communiqué que le public cible est âgé de 18 ans et plus et qu'il utilise des techniques supplémentaires pour s'assurer que le contexte dans lequel la publicité apparaît convient, qu'elle est aussi pertinente que possible et qu'elle est liée au contenu du média.
La publicité fait partie de la campagne "This is Love" qui célèbre des familles choisies de la communauté LGBTQIA+ et met l'accent sur l'éventail des intentions, des désirs et des liens importants qui existent au sein de cette communauté. Les modèles sont photographiés en compagnie de leurs proches, dans des moments calmes de connexion, des circonstances privées, des environnements intimes et des expressions ludiques de leur relation - non traditionnelle, inconditionnelle, réaliste : c'est la famille à travers l'objectif de Calvin Klein. Il s'engage à soutenir la communauté LGBTQIA+, sa protection, sa sécurité et sa dignité.
Dans ce cadre, l'annonceur a créé une campagne qui met entre autres en scène un groupe appelé TRIBE Collective. La mission de ce groupe est de créer une plateforme pour les artistes d'une autre couleur de peau. Son objectif est d'amener son public et sa communauté à vivre des expériences qui humanisent davantage les corps noirs et bruns. La participation de TRIBE est en soi un soutien et un positionnement en faveur de l'inclusivité, de la diversité et de l'aide au mouvement Pride, ce qui correspond pleinement à son éthique et à ses valeurs.
Il est d'avis qu'en réalisant l'engagement susmentionné dans cette publicité, il ne viole absolument aucune norme ou sensibilité sociale actuelle concernant la décence, la représentation respectueuse du corps humain, la dignité, le bon goût et la responsabilité sociale. Le message voulu est transmis et l'élaboration concrète dans la publicité est faite d'une manière qui ne vise pas du tout à être choquante ou à porter atteinte à la dignité individuelle. Il s'agit plutôt d'être cohérent avec le contexte de notre société actuelle, en 2022, et avec l'inclusion, l'acceptation et la célébration de toutes les familles.
À cet égard, dans la publicité, il souscrit aux Règles du JEP en matière de représentation de la personne et les respecte, notamment le point 4. Une idée centrale qu'il soutient explicitement est qu'il est nécessaire de plaider activement pour l'acceptation et l'inclusion continues de la communauté LGBTQIA+ et que l'évolution vers une société inclusive n'est pas automatique et ne va pas de soi. En ce sens, la plainte est révélatrice : son engagement continu est de soutenir et de célébrer l'érosion progressive des préjugés sur cette communauté.
L'annonceur a également fait valoir que l'évaluation doit tenir compte du fait que sa publicité vise à vendre des sous-vêtements. La représentation de personnes en sous-vêtements est donc liée au produit (les sous-vêtements) et à ses caractéristiques objectives ou subjectives. Ici, il indique également que la représentation du corps humain ou d'une partie de celui-ci dans la publicité n'est pas du tout indécente ou obscène. Les modèles de la publicité ne sont pas représentés de manière dégradante ou avilissante, mais plutôt de manière réaliste et dans un cadre domestique personnel et détendu. Si certaines personnes ressentent vraiment le contraire en voyant la publicité, il estime que cela montre qu'il reste beaucoup à faire pour combattre les stéréotypes.
Le Jury a pris connaissance de la publicité en question et de la plainte qui la concerne.
Suite à la réponse de l'annonceur, il a entre autres noté que cette publicité fait partie de sa campagne "This is Love" qui célèbre les familles choisies de la communauté LGBTQIA+, dans le cadre de son engagement à éradiquer progressivement les préjugés sur cette communauté.
À cet égard, le Jury est d'avis que l'image de la campagne en question démontre également suffisamment clairement cette intention et est conforme à celle-ci.
Il est également d'avis que la représentation de personnes en sous-vêtements dans cette publicité pour des sous-vêtements est en outre clairement liée au produit promu. Compte tenu du contexte social actuel, le Jury est notamment d'avis que l'image à laquelle se réfère la plainte n'est ni choquante ni indécente.
Compte tenu de ce qui précède, le Jury a estimé que la publicité concernée n'est pas de nature à contrevenir aux normes de décence en vigueur ou à enfreindre de quelque manière que ce soit les Règles du JEP en matière de représentation de la personne.
A défaut d’infraction aux dispositions légales et autodisciplinaires, le Jury a estimé n'avoir pas de remarques à formuler sur ces points.
A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.
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