Le courrier contient entre autres les textes suivants :
- « Alerte !!! les ruches sont contaminées par le varroa »,
- « protégez vite les abeilles contre ce parasite mortel »,
- « Votre engagement en faveur des abeilles n’est plus à démontrer (….) et j’espère de tout mon cœur qu’une fois encore, vous interviendrez avec fougue pour sauver la vie des butineuses » et
- « Avec un généreux don de 40 euros, vous traitez une ruche contre le varroa. Vous assurez le suivi du traitement jusqu’à éradication complète du parasite ».
Selon le plaignant, qui est apiculteur, le courrier abuse de la crédulité de particuliers en leur demandant de payer un montant qui ne correspond à rien. Il a précisé que le varroa envahit les ruches depuis 30 ans et n’est donc pas un évènement qui vient d’apparaître comme le présente le mail. Il n’est pas mortel et on peut en réduire le volume mais pas s’en débarrasser. Il se pose également des questions par rapport au produit suggéré pour le traitement. Selon lui, il est donc mensonger d’affirmer que :
- « vous interviendrez avec fougue pour sauver la vie des butineuses » et
- « avec un généreux don de 40 euros, vous traitez une ruche contre le varroa. Vous assurez le suivi du traitement jusqu’à éradication complète du varroa ».
Il ajoute également que c’est outrancier car le traitement du varroa fait partie des activités normales de tout apiculteur.
L’annonceur a précisé que le courrier a été envoyé à leur communauté de donateurs sur le sujet de la contamination des ruches par le varroa et que ce courrier fait partie d’une campagne de collecte de dons pour soutenir l’action de la Fondation d’utilité publique Be Planet.
Il a ensuite renvoyé à un document de l’AFSCA sur lequel il s’est basé pour rédiger le courrier dans le seul but de récolter des dons pour soutenir ses projets de préservation de la biodiversité.
Il a également attiré l’attention sur le fait que :
- le varroa est bien une des causes de mortalité des abeilles comme le souligne un rapport réalisé à la demande de la Région wallonne auquel il se réfère.
- le traitement par acide formique auquel il fait référence est bien repris dans l’avis de lutte contre la varroase 2017 de l’AFSCA comme étant un des traitements médicamenteux recommandé. Il précise par ailleurs dans son courrier que ce traitement ne constitue pas une solution miracle et doit être utilisé avec prudence : « le traitement à l’acide formique requiert toutefois de la rigueur » et « doit être administré à la bonne dose, au bon moment et au bon endroit dans la ruche (…) Cette méthode demande également de la patience et du temps ».
Le montant demandé de 40€ couvre diverses manipulations des ruches et une partie du matériel utilisé. Ce montant correspond à une norme chiffrée utilisée régulièrement dans les campagnes de dons car fiscalement déductible.
L’annonceur a clôturé en reconnaissant que le ton employé dans le courrier peut être dérangeant pour des apiculteurs professionnels et s’en excuse. Bien que cette campagne ne sera plus diffusée, il veillera à adapter sa communication future pour informer de manière la plus claire possible ses donateurs sur ses projets et les actions qu’il soutient.
Le Jury a pris connaissance du courrier en question et de la plainte qui y a trait.
Il a noté que le courrier a été envoyé à la communauté de donateurs de l’annonceur en vue du soutien à un de ses projets de préservation de la biodiversité, la lutte contre la contamination des ruches par le varroa.
Il a également noté, suite à la réponse de l’annonceur, que ce dernier s’est basé sur un document intitulé « Avis de lutte contre la varroase 2017 » de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) pour rédiger le courrier dans le but de récolter des dons, et que ce document de l’AFSCA se réfère entre autres au traitement par acide formique.
À cet égard, le Jury a tout d’abord souligné que l’objet du courrier est bien l’appel aux dons et non la promotion d’un produit en particulier.
Le Jury est d’avis que le message que l’annonceur veut communiquer ressort clairement du courrier. Il est également d’avis que le contenu du courrier a un lien direct avec le message à transmettre et la finalité recherchée par l’annonceur et présente une proportionnalité avec l’objectif visé, à savoir l’appel à la générosité publique.
Quant au montant de 40 euros cité pour le traitement d’une ruche, le Jury a noté qu’il correspond à une somme couramment proposée dans les campagnes de dons au vu de sa déductibilité fiscale.
Compte tenu de ce qui précède, le Jury a estimé que le courrier en question n’est pas contraire aux Règles du JEP en matière de publicité non commerciale.
Dans ce contexte, il a également estimé que le courrier n’est pas de nature à induire le consommateur moyen en erreur.
A défaut d’infraction aux dispositions légales et autodisciplinaires, le Jury a estimé n'avoir pas de remarques à formuler sur ces points.
A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.
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