A cet égard, le Jury a pris bonne note du fait que l'annonceur avait déjà décidé de supprimer le visuel de ses pages Facebook et de ne plus l'utiliser à l'avenir.
Le post Facebook contient en haut le texte suivant : « Libérez-vous du stress de septembre en ce Happy Monday. Jouez un e-game et recevez 2 € en plus sur votre compte joueur ! ».
En dessous, un dessin d’un local de classe avec quelques élèves et une femme devant le tableau sur lequel est écrit “Welkom”. En haut à gauche, en grand “Happy Monday” et en dessous « Aujourd’hui, jouez à un e-game et recevez un cadeau de 2 € ».
Sous le dessin, « e-lotto.be » et « Relaxez-vous et jouez ! – Bienvenue, Happy Monday … », et un bouton « meer informatie ».
Le plaignant, une association socioculturelle, a indiqué que le 6 septembre 2021, à la rentrée scolaire, l'annonceur a lancé une campagne publicitaire pour e-games via une publicité Facebook.
Sur l'image, on voit des élèves dans une salle de classe et une enseignante qui accueille les élèves (référence à la rentrée scolaire des jeunes). Le plaignant considère que cette publicité s'adresse aux jeunes d'âge scolaire (-18 ans). Le cadre est clairement une salle de classe. Le premier jour d'école ne tombe début septembre que pour l'enseignement primaire et secondaire, les universités et les hautes écoles commencent plus tard en septembre. Selon lui, la campagne diffuse également le message que la participation à des jeux de hasard peut être une stratégie pour faire face au stress.
Il a communiqué que la participation à des jeux de hasard n'est jamais sans risque et que la publicité attire l'attention sur le jeu et rend le jeu accessible. Les enfants et les jeunes qui sont naturellement plus impulsifs en raison de leur âge sont plus susceptibles d'adopter des comportements à risque. Selon la loi, les mineurs ne sont pas autorisés à participer à des jeux de hasard. Il déplore donc que cette campagne s'adresse spécifiquement à ce groupe cible que nous sommes justement censés protéger.
Selon lui, la campagne est donc contraire aux dispositions de l'article XIV du Code de publicité éthique et responsable de la Loterie Nationale : « Les publicités, communications ou actions promotionnelles relatives aux jeux de loterie de la Loterie Nationale ne peuvent encourager les mineurs d’âge à jouer ou faire croire que les mineurs d’âge peuvent jouer, ni cibler les mineurs d’âge ou mettre en scène dans des publicités des personnes qui sont ou paraissent être des mineurs d’âge jouant à un jeu de loterie. ».
De plus, selon lui, encourager les e-games comme stratégie pour faire face au stress est répréhensible et contraire à l'article VIII : « Les publicités, communications ou actions promotionnelles relatives aux jeux de loterie de la Loterie Nationale ne peuvent insinuer que le jeu est une solution aux problèmes financiers et personnels.».
L'annonceur a communiqué qu'en l'espèce la plainte porte sur une campagne publicitaire pour des e-games sur Facebook. Plus concrètement, il s'agit d'une publicité pour l'action 'Happy Monday', organisée chaque premier lundi du mois. Toute personne jouant à un e-game sur la plateforme de jeu e-lotto.be ce jour-là reçoit un crédit de 2 euros. Les campagnes Happy Monday s'adressent exclusivement aux adultes de plus de 18 ans qui visitent entre autres ses pages Facebook. Ces pages sont bloquées pour les jeunes de moins de 18 ans. Il souligne également que la plateforme e-lotto.be (le seul moyen de jouer à ces e-games) n'est accessible qu'aux joueurs adultes.
La plainte porte d'une part sur le visuel utilisé et d'autre part sur le slogan qui l'accompagne.
Le visuel utilisé montre un environnement scolaire, avec une salle de classe et un tableau avec le mot « welkom ». Ce visuel est une illustration typique et immédiatement reconnaissable d'une certaine période de l'année, à savoir la fin des vacances et le moment où la vie reprend. Ce visuel sera immédiatement reconnu par beaucoup comme une illustration typique associée au mois de septembre. Comme mentionné, le visuel correspond à une action qui n'est organisée qu'une fois par mois.
Selon l'annonceur, le visuel ne peut donc pas être ramené à quelque chose qui se déroule exclusivement dans l'environnement des mineurs. C'est un fait social beaucoup plus large. Ceci est renforcé par le slogan qui, avec un clin d'œil ludique, fait appel à la tension que par exemple les parents ressentent lorsqu'ils laissent leurs enfants partir pour la première fois à l'école ou que les employés ressentent lorsque leurs vacances sont terminées et qu'ils se rendent à nouveau pour la première fois au travail.
Pour cette raison, l'annonceur estime que la plainte qui affirme que la campagne cible spécifiquement les jeunes d'âge scolaire (-18 ans) et transmet le message que la participation à des jeux de hasard peut être une stratégie pour faire face au stress est exagérée et donne une intention à la campagne qui ne correspond en rien à sa nature et à son objectif. L'annonceur ne veut en aucun cas donner l'impression que le jeu offre une solution aux problèmes financiers et personnels.
Néanmoins, l'annonceur tient à souligner qu'il essaie autant que possible d'éviter que ses campagnes et l'utilisation de visuels et de slogans puissent conduire à une mauvaise interprétation ou à une mauvaise appréciation de ses intentions. Dans ce contexte, il a décidé de supprimer le visuel de ses pages Facebook et de ne plus l'utiliser à l'avenir. Par ailleurs, l'annonceur s'engage à être encore plus sélectif à l'avenir avec certains visuels pour illustrer ses publicités et ses campagnes.
Le Jury a pris connaissance du post Facebook en question et de la plainte qui le concerne, alléguant notamment des infractions aux articles XIV et VIII du Code de publicité éthique et responsable de la Loterie Nationale.
Il a constaté que ce post publié le 6 septembre 2021 contient un dessin d'une salle de classe avec des élèves et une femme devant le tableau où est écrit le mot « Welkom », avec en haut le texte « Libérez-vous du stress de septembre en ce Happy Monday. Jouez un e-game et recevez 2 € en plus sur votre compte joueur ! » et en bas « Relaxez-vous et jouez ! – Bienvenue, Happy Monday … ».
En ce qui concerne la première partie de la plainte, le Jury a notamment noté suite à la réponse de l'annonceur que les pages Facebook sur lesquelles apparaissent les campagnes pour l'action « Happy Monday » (qui est organisée chaque premier lundi du mois) sont bloquées pour les jeunes de moins de 18 ans et que la plateforme e-lotto.be (le seul moyen de jouer aux e-games promus) n'est accessible qu'aux joueurs adultes.
Bien que le Jury ne remette pas en cause ces efforts de la part de l'annonceur pour empêcher sa publicité d'atteindre les mineurs, il est d'avis que cela ne change rien au fait que le contenu de la publicité spécifique en question se réfère bien clairement et principalement à l'environnement des mineurs d'âge scolaire et s'adresse à ce groupe cible. Si, comme le soutient l'annonceur, l'intention était simplement de se référer à un fait social plus large, à savoir la fin des vacances et le moment où la vie reprend, le Jury estime qu'une autre illustration aurait pu et aurait dû être choisie que cette image centrée sur les mineurs.
Il est en particulier d'avis que la publicité en question cible donc bien les mineurs et donne l'impression que les mineurs peuvent jouer, au sens de l'article XIV du code précité.
Le Jury a dès lors estimé que la publicité en question est contraire à la disposition susmentionnée.
En ce qui concerne la deuxième partie de la plainte, le Jury est d'abord d'avis que le stress peut être considéré comme un problème personnel au sens de l'article VIII du code précité.
Il est ensuite d'avis que la formulation utilisée dans la publicité est bien de nature à présenter les e-games promus comme un moyen d'éviter ou de remédier à un tel stress.
Le Jury a dès lors estimé que la publicité en question est également contraire à la disposition susmentionnée.
Compte tenu de ce qui précède et sur la base des dispositions précitées, le Jury a donc demandé à l'annonceur de modifier la publicité et à défaut, de ne plus la diffuser.
A cet égard, le Jury a pris bonne note du fait que l'annonceur avait déjà décidé de supprimer le visuel de ses pages Facebook et de ne plus l'utiliser à l'avenir.
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