Un spot TV montre des hommes en train de regarder du foot à la TV. Leur chien jongle ensuite avec une balle de foot, ce qui les fait rire. Ils s’arrêtent en voyant le chien déféquer sur le tapis. Puis ils trouvent des rouleaux de billets de 50 € sur le tapis et se jettent dessus.
L’autre spot TV montre deux hommes qui jouent au baby-foot dans un café. Le chien est de la partie et fait apparaître des rouleaux de billets de 50 € dans le baby-foot.
VO: « Parier sur betFIRST c’est fun. Et en plus, ça rapporte. betFIRST, first in fun, first in cash. 60 euros de paris offerts. Jouez aussi sur tablette et smartphone. »
Texte à l’écran à la fin du spot: « betFIRST.be » avec le logo de la DH, « First in fun. First in cash. », « 60€ offerts ! », le logo « 18 », le logo de la Commission des Jeux de Hasard et la mention« Jouez Responsable ».
Pour le plaignant, c’est de la publicité mensongère. Ils donnent l’impression que si on joue, on gagne toujours. Le plaignant est d’avis que quand on fait de la publicité pour des sites de jeux de hasard, on doit aussi dire que si on joue, cela coûte de l’argent et que cela peut rendre dépendant. Et ceci d’autant plus qu’ils promettent qu’on reçoit un bonus alors que selon lui ce n’est en réalité pas le cas et qu’ils agissent de manière malhonnête et peu claire.
L’annonceur a communiqué ce qui suit.
1°) La société Sagevas SA (qui exploite des paris sportifs sous la marque betFIRST) est une société de droit belge, qui a lancé ses activités sur base d’une licence officielle octroyée par la Commission des Jeux de Hasard belge.
2°) La campagne de spots publicitaires TV lancée en mars 2015 n’avait pas encore fait l’objet de la moindre plainte. Cette campagne met avant tout l’accent sur le côté convivial et fun des paris sportifs, avec comme mascotte le chien « Lucky ».
3°) Les paris sportifs restent bien sûr des jeux de hasard et d’argent. Il est donc assez normal que cet aspect soit également mis en avant, à la fin du spot TV.
4°) L’annonceur a toujours suivi les recommandations de la Commission des Jeux de Hasard belge en termes de marketing. Il n’y a cependant pas à ce jour d’Arrêté Royal ou de texte juridique contraignant qui encadre les aspects marketing des paris sportifs, comme c’est le cas dans d’autres secteurs.
5°) L’annonceur pratique un bonus de bienvenue à l’inscription. Ce bonus est de 60€, ce qui est loin d’être le plus agressif sur le marché.
6°) Afin de lutter contre l’addiction, mais aussi afin de limiter ses risques, l’annonceur applique des limites strictes sur les montants des paris acceptés sur son site, à la fois concernant la mise possible sur un pari donné (variable en fonction du pari en question), ainsi que sur le montant maximal des dépôts qui peuvent être effectués par un joueur sur son compte en l’espace d’une semaine de 7 jours (maximum 1000 €).
7°) L’annonceur cible ses produits en priorité à destination des joueurs occasionnels et récréatifs, fans de sport (et de foot). Il ne démarche pas les gros joueurs, et certainement pas ceux qui auraient développé une éventuelle assuétude ou addiction.
8°) Sur la page d’accueil du site, se trouve un pictogramme « Aide aux Joueurs », avec le logo de la Commission des Jeux de Hasard. Cliquer sur ce logo donne un accès direct à différents moyens de lutter contre l’addiction au jeu. En bas de la page d’accueil se trouve également le logo (cliquable) de la Clinique du Jeu Pathologique.
9°) A la fin du spot TV, se trouvent:
10°) Si le plaignant estime qu’il n’est pas en mesure de résister à son addiction au jeu, il lui suffit de contacter la Commission des Jeux de Hasard et de demander d’être inscrit dans le fichier des Interdits de Jeu.
En ce qui concerne la première partie de la plainte, le Jury attire tout d’abord l’attention sur le fait qu’il est bien autorisé de faire de la publicité pour un site web de jeux de hasard autorisé. À ce sujet, le Jury a noté que la société exploitant le site dont il est fait la promotion dispose d’une licence de la Commission des jeux de hasard.
Le Jury a également souligné qu’il n’y a pas de mention obligatoire pour ce type de publicité et a noté la présence de la mention « Jouez responsable » sur l’écran à la fin de la publicité.
Par rapport aux arguments soulevés dans la première partie de la plainte, le Jury a estimé que le spot ne témoigne pas d’un manque de responsabilité sociale et n’a pas formulé de remarques sur ce point.
En ce qui concerne la deuxième partie de la plainte, le Jury a constaté que le spot TV mentionne « 60 euros de paris offerts » et que le texte « 60€ offerts ! » (« €60 gratis inzet! » dans la version en néerlandais) figure à l’écran.
Le Jury a également constaté qu’il s’agit en fait de 60€ de paris remboursés en cas de perte suite à des paris d’une même valeur, à placer conformément à des conditions déterminées.
Le Jury est dès lors d’avis que la mention en question est mensongère et a estimé que la publicité est trompeuse, ce qui est contraire à l’article VI.97 du Code de droit économique et aux articles 3 et 5 du code de la Chambre de Commerce Internationale.
Eu égard à ce qui précède, le Jury a demandé à l’annonceur de modifier la publicité et à défaut de ne plus la diffuser.
L’annonceur a confirmé qu’il va modifier sa publicité.
Rue Bara 175, 1070, Bruxelles, Belgique.
E-mail: info@jep.be
Tel: +32 2 502 70 70
