Adverteerder / Annonceur: LEVI STRAUSS
Product-Dienst / Produit-Service: Jeans
Media / Média: Internet (site web)
Beschrijving van de reclame / Description de la publicité
La plaignante s’est référée à une page du site web de l’annonceur où, sous le titre « The Real Price of Fashion », on peut entre autres lire ce qui suit :
“We’re not saying that brands should stop producing or that you should stop buying clothes. We’re saying that brands have a responsibility to put more thought into how and what they produce, just as consumers have a responsibility to put more thought into how and what they purchase. We make clothing; our footprint will never be zero. But this reality won’t stop us from striving to do as little harm as possible. As a company with a global supply chain, we’re accountable to the people who wear and love our clothes, the workers who make the garments, the communities in which they are assembled and the resources of this planet that we all share. It’s in this spirit that we commit to constant progress and self-assessment to ensure we’re delivering quality products that people love, while leaving as little harm in our wake as possible. (…) Cotton While we don’t grow cotton ourselves, we’re heavily invested in how it impacts the places where it’s planted and communities it supports. (…) Work in Progress Every step of our process matters, and our production methods are no exception. We harness data and innovation to continuously transform every aspect of our manufacturing process.
- Labor standards: Our Terms of Engagement ensure that all the factories we work with meet ethical labor standards.
- Worker Well-being: We partner with suppliers and local organizations to create programs focused on financial empowerment, health, equality and acceptance. Before implementing any of these programs, LS&Co.’s suppliers survey factory workers to hear their needs first-hand. Once identified, LS&Co. and its suppliers partner with local and national non-profits and NGOs to implement programs to meet the needs of workers.”
Klacht(en) / Plainte(s)
La plaignante, une association, se réfère au contenu du site web de l’annonceur concernant ses pratiques de « durabilité », en particulier celles relatives aux conditions de travail. Plus précisément, la page “The Real Price of Fashion” fait référence aux impacts néfastes de la mode sur la planète, tels que l’utilisation de l’eau, les décharges, et mentionne même que l’annonceur s’efforce d’offrir de bonnes conditions de travail, ce qui suggère selon elle au lecteur qu’il est éthique et se soucie des gens et de la planète à travers son modèle commercial. En mars 2020, le rapport de l’Australian Strategic Policy Institute « Uyghurs for Sale » a été publié et a nommé 83 marques de mode qui utilisent du coton et du travail forcé de la région du Xinjiang en Chine, où les Ouïghours sont incarcérés dans des camps de concentration dans ce qu’Amnesty International a appelé un « génocide culturel ». Dans ces camps, ils sont contraints de fabriquer des vêtements pour l’industrie de la mode, d’où l’émergence de campagnes internationales telles que la Coalition to End Forced Labour in the Uyghur Region (Coalition pour mettre fin au travail forcé dans la région ouïghoure). Depuis cette levée de boucliers en 2020, de nombreuses marques et détaillants ont pris des mesures pour couper les liens avec le coton et le travail ouïghour et l’annonceur a eu amplement l’occasion de le faire également. Cependant, selon le site web de cette coalition, il n’a pas encore pris les engagements décrits dans l’appel à l’action de la coalition, contrairement à d’autres marques. Selon elle, cela contredit massivement ce que l’annonceur dit sur sa page relative à la durabilité à propos du coton en particulier (par exemple : “While we don’t grow cotton ourselves, we’re heavily invested in how it impacts the places where it’s planted and communities it supports.”). Mais si l’on considère que la campagne publique de boycott des marques figurant sur la liste de la Coalition a presque deux ans maintenant et que l’annonceur ne s’est pas exprimé sur le sujet, il semble à la plaignante qu’il ne soit pas si investi dans l’impact du coton qu’il utilise sur le peuple ouïgour réduit en esclavage. En outre, son projet de bien-être des travailleurs, mentionné sur sa page web consacrée au développement durable, est tout aussi trompeur, puisqu’il prétend que l’entreprise se soucie des besoins des travailleurs et y répond. La plaignante conclut que la page web induit le lecteur en erreur en suggérant que l’annonceur s’engage à améliorer les conditions de travail et à se préoccuper des communautés dont proviennent ses ouvriers et son coton, alors que cela ne pourrait être plus éloigné de la vérité puisqu’il est toujours cité comme l’une des marques qui a omis de s’engager à cesser d’utiliser la main-d’œuvre et le coton ouïgours.
Beslissing Jury in eerste aanleg: Geen opmerkingen
Décision Jury de première instance: Pas de remarques
Le Jury d’Ethique Publicitaire (JEP) de première instance a pris la décision suivante dans ce dossier.
Le Jury a pris connaissance de la plainte qui se réfère à une page du site web de l’annonceur et plus précisément aux textes suivants : “As a company with a global supply chain, we’re accountable to the people who wear and love our clothes, the workers who make the garments, the communities in which they are assembled and the resources of this planet that we all share. It’s in this spirit that we commit to constant progress and self-assessment to ensure we’re delivering quality products that people love, while leaving as little harm in our wake as possible.” et “While we don’t grow cotton ourselves, we’re heavily invested in how it impacts the places where it’s planted and communities it supports.”, ainsi qu’à la mention sur le “Worker Well-being” sous le titre “Work in Progress”. Il a noté que la plainte se base principalement sur le rapport de l’Australian Strategic Policy Institute de 2020 ainsi que sur le site de la Coalition pour mettre fin au travail forcé dans la région ouïghoure (qui a entretemps été adapté afin de tenir compte de la loi américaine citée ci-dessous) et sur le fait que l’annonceur y était mentionné comme une des entreprises n’ayant pas encore pris toutes les mesures décrites dans l’appel à action de cette Coalition.
Il a ensuite tout d’abord précisé qu’il se limite à examiner le contenu de la publicité en tant que tel, sans intervenir dans la problématique même du travail forcé dans l’industrie textile ni dans le contrôle des mesures prises ou non afin d’y mettre fin dans la région ouïghoure, qui ne ressortent pas de sa compétence.
Suite à la réponse de l’annonceur, le Jury a pris bonne note des informations et précisions communiquées, à savoir que :
- il n’achète aucun produit dans la région de Xinjiang ;
- il ne s’approvisionne pas auprès des usines identifiées dans le rapport de l’Australian Strategic Policy Institute ;
- il a clairement indiqué à ses fournisseurs dans le monde entier qu’il ne peut accepter aucun matériau issu du travail forcé ou géré par des entités impliquées dans le travail forcé ;
- il se conforme à la loi américaine sur la prévention du travail forcé ouïghour (« Uyghur Forced Labor Prevention Act – UFLPA ») récemment promulguée, qui codifie les éléments centraux de l’appel à action lancé par la Coalition pour mettre fin au travail forcé dans la région ouïghoure en juillet 2020.
Sur la base des informations dont le Jury dispose dans ce dossier, il ne peut pas déduire que les communications concernées sur la page web susmentionnée de l’annonceur seraient mensongères du simple fait que ce dernier figure sur une liste d’un site tiers.
Le Jury a dès lors déclaré la plainte non fondée.
Veuillez noter que cette décision ne devient définitive qu’après l’expiration du délai d’appel.