Le plaignant se demande sur quelle base l'annonceur sait que ses produits contribuent réellement à se protéger contre le coronavirus. Il lui semble fort que ce serait si simple. Selon lui, cela ressemble plus à une tentative d'exploiter commercialement cette situation de crise.
L'annonceur a d'abord communiqué qu'il était scientifiquement prouvé que l'utilisation régulière d'un sauna augmente le système immunitaire et s'est référé aux informations de son fournisseur à ce sujet.
Selon lui, l'utilisation du sauna est donc, tout comme une alimentation saine, un sommeil suffisant, suffisamment d'exercice, la pleine conscience, une des méthodes qu'on peut mettre en œuvre maintenant pour prendre soin de soi. Il a dès lors considéré qu'il était de son devoir d'informer ses clients qu'ils peuvent maintenant certainement utiliser leur sauna pour rendre leur corps plus résistant.
Suite à la demande du Jury de fournir également des preuves plus précises concernant l'efficacité spécifique revendiquée sur son site internet pour ses produits en ce qui concerne le coronavirus actuel, l'annonceur a ensuite communiqué qu'il avait initialement considéré le coronavirus comme un « virus normal », d’où sa formulation initiale en ligne, mais qu'il se rend maintenant compte que ce n'est pas le cas.
Il a donc adapté la formulation sur son site internet.
Les références à un lien possible entre l'utilisation du sauna et le coronavirus ont été supprimées et n'apparaîtront plus à l'avenir.
L'annonceur a ajouté qu'il était de bonne foi et n'avait absolument aucune intention de répandre des mensonges ou de mal informer le lecteur.
Le Jury a pris connaissance des publications sur le site internet de l'annonceur en question et de la plainte qui les concerne.
Il a constaté que les deux messages concernés, du 16 mars et du 17 mars 2020, mentionnent spécifiquement le coronavirus et les effets bénéfiques des produits de l'annonceur en ce qui concerne ce virus et la maladie qui en découle, et se trouvent dans une section sur le site web intitulée “Lees alle updates over het Corona virus hier. - Stay healthy, stay safe!”, sur laquelle on arrive en cliquant sur la bannière avec “Corona virus en Gervi – Alle updates” en haut de la page d'accueil du site web.
Le Jury a ensuite noté que l'annonceur avait initialement répondu en se référant aux informations générales de son fournisseur concernant les bienfaits pour la santé des saunas et des produits connexes en général, qu'il a reprises sur son site internet, mais n'a pas été en mesure de fournir du matériel plus précis pour étayer l'efficacité spécifique revendiquée par rapport au coronavirus actuel.
Il a également noté que, dans une réponse complémentaire, l'annonceur a cependant communiqué avoir reconnu son erreur et qu'il a notamment adapté le texte du message du 16 mars.
Cependant, le Jury est d'avis que tant le message initial du 16 mars que le message initial du 17 mars font clairement la promotion des produits de l'annonceur spécifiquement pour la prévention des infections par le coronavirus et pour accélérer la guérison d'une maladie due à la contamination et que cette publicité peut ainsi inciter le consommateur moyen à acheter les produits promus afin de se protéger dans la crise sanitaire actuelle ou de se sentir adéquatement protégé en les utilisant s'il les possède déjà.
Il souligne toutefois à cet égard non seulement que l'annonceur a omis de fournir la justification nécessaire de ses allégations à cet égard mais également que le coronavirus, sur la base des informations actuellement disponibles, peut également atteindre des personnes en parfaite santé sans raison apparente.
Le Jury a dès lors estimé que la publicité en question est de nature à induire le consommateur moyen en erreur et à exploiter son manque d'expérience ou de connaissances au sens des articles 4, 5 et 6 du Code de la Chambre de Commerce Internationale (Code ICC).
Il a également estimé que la publicité exploite ainsi les sentiments de peur présents auprès du public, ce qui est contraire à l'article 2, alinéa 2, du code ICC.
Enfin, il a estimé que les infractions susmentionnées sont encore toujours présentes dans la version modifiée de l'article du 16 mars car elle associe encore toujours clairement, quoique plus implicitement qu'auparavant, les produits de l'annonceur à une prétendue résistance au coronavirus.
Compte tenu de ce qui précède et sur la base des dispositions susmentionnées, le Jury a donc demandé à l'annonceur de ne plus diffuser les deux messages concernés.
L'annonceur a supprimé les messages en question.