Le spot montre un homme couché sur un divan, avec des mouchoirs autour de lui, qui essaie d’attraper la télécommande sur la table devant lui. La femme qui lit dans un fauteuil la prend et la lui tend. Elle lui présente ensuite une boisson chaude et l’homme souffle pour indiquer que c’est trop chaud. La femme lève les yeux au ciel et souffle à son tour.
On les voit ensuite dans leur lit et l’homme tend la main vers la table de nuit en gémissant. La femme s’impatiente, dépose son livre et lui tend un spray.
Le spot montre le produit promu et ensuite l’homme, débout, qui respire librement. On le voit alors s’asseoir à côté de la femme et lui passer le bras autour des épaules. Ils se sourient.
VO : « Quand un nez bouché perturbe votre couple, soyez compréhensive. Mais quand vous en avez assez, donnez-lui Nesivine. Nesivine dégage rapidement votre nez bouché et agit jusqu’à 12 heures.
Grâce à Nesivine, vous êtes tous les deux rapidement soulagés. »
Le plaignant a communiqué que les hommes sont représentés de manière stéréotypée et qu'il se sent blessé parce qu'il n'est pas comme ça.
Il a mentionné qu'on ne peut pas montrer les femmes en bikini et que Zwarte Piet est discriminatoire. Selon lui, cette publicité est également discriminatoire à l'égard des hommes.
L'annonceur a tout d'abord communiqué que cette publicité joue sur le phénomène de la « grippe de l'homme ». La « grippe de l'homme » (« man flu » en anglais) est décrite dans le dictionnaire de Cambridge comme « une maladie telle qu'un rhume qui n'est pas si grave mais que la personne qui en est atteinte considère comme plus grave, généralement lorsque cette personne est un homme ». Selon lui, cette définition montre que la « grippe de l'homme » est un phénomène bien connu - dans notre société, la perception générale règne que les hommes ressentent un rhume comme plus grave que les femmes. L'annonceur a également fait référence à une étude menée auprès de consommateurs polonais dans laquelle la majorité des femmes indiquent qu'elles ont l'impression que les hommes ressentent un rhume différemment et plus sérieusement qu'elles.
Il a ajouté que le phénomène de la « grippe de l’homme » ne se limite cependant pas à la perception. Diverses études et articles scientifiques indiquent que les hormones féminines renforcent le système immunitaire contre les infections respiratoires et que la testostérone masculine affaiblit les défenses, ce qui entraînerait une réponse immunitaire aux virus respiratoires plus faible chez les hommes que chez les femmes. Les hommes ressentiraient donc effectivement plus sérieusement un rhume que les femmes.
Le fait que l'homme soit très gêné par son rhume dans sa publicité s'inspire donc de la perception de la « grippe de l'homme » qui règne dans la société, ainsi que d'études scientifiques qui existent à ce sujet.
Cependant, il tient à souligner que la publicité est principalement destinée à être humoristique, ce qui signifie que les symptômes de l'homme ont naturellement été amplifiés avec humour. Il estime cependant que ceci ne peut en aucun cas être considéré comme offensant ou discriminatoire à l'égard des hommes et qu'il est clair pour le consommateur moyen que ces « exagérations » doivent être considérées comme humoristiques. Cette conviction est renforcée par une étude qu'il a menée auprès des consommateurs : en Grèce, une étude auprès de 50 femmes et 50 hommes a entre autres montré que cette publicité n'était pas considérée comme offensante mais plutôt comme humoristique et correspondant à la réalité. L'autorité polonaise en matière de publicité a également statué en ce sens.
Le Jury a pris connaissance du spot TV en question et de la plainte qui le concerne.
Il a constaté que le spot TV montre un homme qui souffre beaucoup de son rhume et sa femme qui essaie de l'aider, pour illustrer le slogan « Grâce à Nesivine, vous êtes tous les deux rapidement soulagés. ».
Suite à la réponse de l'annonceur, le Jury a entre autres noté que celui-ci joue sur le phénomène de la « grippe de l'homme » et que les symptômes de l'homme dans la publicité en question correspondraient non seulement à une perception générale dans notre société mais également aux résultats de certaines études.
D'un autre côté, le comportement de l'homme est tellement amplifié de manière humoristique que, selon le Jury, il ne sera pas perçu par le consommateur moyen comme une représentation réaliste de la réalité.
Il est donc d'avis que la publicité n'est pas de nature à être perçue par le consommateur moyen dans le sens que lui donne le plaignant.
Compte tenu de ce qui précède, le Jury a estimé que la publicité en question n'est pas de nature à dénigrer ou à discriminer les hommes et qu'elle ne contribue pas non plus à perpétuer des stéréotypes allant à l'encontre de l'évolution de la société.
Le Jury a dès lors estimé que le spot n'est pas contraire aux Règles du JEP en matière de représentation de la personne sur ces points.
A défaut d’infraction aux dispositions légales et autodisciplinaires, le Jury a estimé n'avoir pas de remarques à formuler sur ces points.
A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.
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