MAKRO CASH & CARRY BELGIUM – 27/09/2011

Description de la publicité

Une femme dit de manière paniquée à son mari qu’elle entend des voix. Ils découvrent qu’elle entend une voix (qui mentionne un prix) quand elle mentionne un objet (qui est apparemment vendu chez Makro). L’homme dit : « C’est pas à l’asile qu’il faut que tu ailles, c’est chez Makro » et « Quelle tarte ! ».

Motivation de la plainte

Selon le plaignant, il s’agit ici d’humour au détriment des autres.
1. La recherche épidémiologique montre qu’un grand pourcentage de la population “entend des voix” sans qu’il s’agisse d’une maladie psychique ou psychiatrique, des personnes saines donc.
2. Avec tout le secteur des soins mentaux, le plaignant fait de grands efforts pour lutter contre les préjugés envers les personnes qui souffrent d’une maladie psychiatrique. À cause du stigmate auquel ces personnes doivent faire face, elles ne parlent pas de leur maladie et se privent d’un traitement parfois nécessaire. Le plaignant essaie entre autres d’informer la société sur ce que sont les problèmes de santé mentale et quel est le souci pour ces problèmes. Il essaie de corriger et de nuancer l’image d’avant-guerre de la psychiatrie qui existe encore souvent (cf. le terme ‘zothuis’). Le fait qu’on réagisse de manière aussi dédaigneuse et railleuse à cette problématique (qui n’est pas pathologique par définition) est non seulement facile, mais aussi une forme d’humour douteuse. Cette sorte de publicité ne fait qu’encore augmenter les hésitations d’aller chercher de l’assistance. La peur de « l’asile » et du stigmate est ainsi attisée. Avec une telle publicité beaucoup de travail est réduit à néant.

Position de l'annonceur

Tout d’abord, l’annonceur tient à s’excuser et affirme que le spot radio en question, à sa demande explicite, ne sera plus, ou mieux, plus jamais diffusé.
Quand, le premier jour de diffusion du spot radio, l’annonceur a reçu un e-mail d’un centre pour la santé mentale qui a également exprimé son mécontentement, il a décidé de retirer le spot des radios aussi vite que possible et de ne plus jamais le diffuser.
Il n’est et n’était certainement pas dans l’intention de l’annonceur de stigmatiser une maladie et/ou de communiquer de manière vexante. L’annonceur veut également exprimer son appréciation pour toutes les organisations, volontaires et/ou centres de santé mentale, qui travaillent chaque jour pour le bien-être de leurs membres/visiteurs/familles.

Décision du Jury

Le Jury a constaté que dans le spot on entend une femme qui dit de manière paniquée à son mari qu’elle entend des voix. L’homme dit: « C’est pas à l’asile qu’il faut que tu ailles, c’est chez Makro ».

Le Jury est d’avis que l’utilisation du mot ‘asile’ est dénigrante à l’égard d’un certain groupe de personnes et sabote le travail pour lutter contre les préjugés par rapport aux problèmes de santé mentale.

Le Jury a donc estimé que ce spot radio est contraire aux articles 1, al. 2 et 12 du code de la Chambre de Commerce Internationale.

De plus, le Jury a constaté que, à la fin de la version en français du spot, l’homme dit ce qui suit: “Quelle tarte!”. Le Jury a estimé que ce spot est dénigrant à l’égard des femmes et donc contraire à l’article 12 du code de la Chambre de Commerce Internationale.

Le Jury a donc demandé à l’annonceur de modifier ce spot et à défaut de ne plus le diffuser. À cet égard, le Jury a noté que le spot radio en question ne sera plus jamais diffusé, à la demande explicite de l’annonceur.

A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.

Annonceur:MAKRO CASH & CARRY BELGIUM
Produit/Service:Makro
Média:Radio
Critères d'examen:Responsabilité sociale
Date de clôture: 27/09/2011