L’annonce avec le texte « Pour la fête des mères, Offrez-lui un cadeau inoubliable » montre une image du produit et mentionne « Pochettes et coffrets coquins à partir de 20€ ».
L’annonceur a communiqué ce qui suit par rapport à l’opportunité de faire une publicité pour des produits érotiques lors de la fête des mères.
D’un point de vue sociétal d’abord, l’annonceur a souligné qu’il n’avait à l’origine aucune intention de publier d’annonces pour cet événement. S’il a finalement décidé de faire une petite publicité dans le Vlan Spectacle, c’est d’abord parce que dans les deux semaines précédentes, un certain nombre de clients sont venus acheter des cadeaux coquins pour leurs femmes à l’occasion de la fête des mères. Et ensuite parce que le représentant du Vlan l’a contacté pour lui proposer une annonce dans leur supplément Fête des Mères. Il est intéressant de noter que dans de plus en plus de couples, c’est bel et bien le mari qui offre un cadeau à sa femme pour la fête des mères, et pas les enfants. D’ailleurs, aucune des autres annonces du supplément ne visait un public jeune. Ce n’est pas un enfant de 12 ans qui vas acheter un gros cadeau pour sa maman, et ce n’est certainement pas lui qui lit le Vlan.
D’un point de vue moral ensuite, l’annonceur rappelle que ni le Vlan, ni le supplément spécial fête des mères ne sont destinés à un public jeune. Le risque de « choquer » de jeunes esprits est donc quasiment inexistant. De plus, l’image utilisée n’a absolument rien de sexuel et que même le vocabulaire est le plus neutre possible, « Coquin » à la place de « érotique », « Objets de plaisir » plutôt que « Sextoys »…Imaginons même qu’un enfant comprenne le sens caché de l’annonce, l’annonceur ne voit pas en quoi une publicité qui parle vaguement d’érotisme est plus choquante que les centaines d’annonces sexistes qui pullulent à l’occasion de la fête des mères. Lui au moins essaye d’offrir du plaisir aux femmes, pas de les renvoyer en cuisine faire la vaisselle.
Pour finir, d’un point de vue légal, l’annonceur ne voit aucune règle légale ni éthique qu’il aurait pu violer.
En conclusion, il paraît évident à l’annonceur que la plainte déposée ne l’a pas été pour des raisons éthiques ou légales, mais bien au nom d’un conservatisme sexuel moralisateur malsain et dépassé. Il lui semble important de se battre contre l’obscurantisme moral qu’il voit peu à peu réapparaître et qui voudrait revenir sur 50 ans de libération sexuelle pour imposer une vision misogyne et phallocentrique du monde.
Le Jury a constaté que l’annonce fait la promotion de pochettes et de coffrets coquins comme cadeaux pour la fête des mères.
Le Jury entend rappeler qu’il ne ressort pas de sa compétence de se prononcer sur la nature, la qualité ou la pertinence d'un produit ou d'un service mais bien sur la publicité qui en est faite.
Le Jury est d’avis qu’on ne peut déduire ni du texte ou du visuel de l’annonce, ni du média utilisé, que la publicité veut s’adresser à un public jeune. Le Jury a estimé que l’annonce ne cible pas les enfants mais les maris qui veulent offrir un présent à l’occasion de la fête des mères.
Le Jury a également estimé que la publicité ne contient pas d’élément visuel ou textuel qui offenserait la décence selon les normes couramment admises ou qui risquerait de causer un préjudice moral aux enfants.
A défaut d’infraction aux dispositions légales et autodisciplinaires, le Jury a estimé n'avoir pas de remarques à formuler sur ces points.
A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.
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