L’annonce native sur le site web du journal contient en haut la mention : « Offert par Johnson & Johnson - Annonce publicitaire », avec en dessous, une photo d’un poing qui écrase des cigarettes.
En dessous, le titre : « 7 idées fausses sur le fait d’arrêter de fumer rectifiées une bonne fois pour toutes », avec ensuite le texte suivant :
« Idée fausse 1 : « J’ai déjà essayé d’arrêter de fumer tellement de fois. Je n’en suis pas capable, c’est tout. »
Ne soyez pas trop sévère avec vous-même. Quand on essaie d’arrêter de fumer, les rechutes sont courantes. Saviez-vous que cinq à sept tentatives sont en moyenne nécessaires pour arrêter de fumer définitivement ? Donc, si vous replongez, ne baissez pas les bras et réessayez ! Bon à savoir : votre motivation, mais aussi l’utilisation d’aides à l’arrêt du tabac et l’accompagnement d’un tabacologue, augmentent vos chances de réussite.
Els Bosch : « Arrêter de fumer, c’est un peu comme quand vous avez appris à rouler à vélo : vous n’y êtes sans doute pas arrivé du premier coup, mais vous avez persévéré jusqu’à réussir. C’est juste que vous n’avez probablement pas encore trouvé la meilleure méthode pour vous. Avec le bon soutien, vous réussirez à coup sûr. »
Idée fausse 2 : « Quand je fume, je suis moins stressé. Donc, j’ai vraiment besoin de cette cigarette. »
En réalité, c’est exactement l’inverse : fumer génère du stress. Vous l’éprouvez simplement différemment, car la nicotine contenue dans une cigarette joue de vilains tours à votre corps. En effet, chaque fois que vous fumez une cigarette, votre cerveau reçoit une dose de nicotine. Quand ce shot ne fait plus effet (ce qui est déjà le cas après une demi-heure à peine), votre corps réclame une nouvelle dose. Conséquence : vous devenez agité et nerveux. Et cette tension interne ne disparaît que quand vous allumez une nouvelle cigarette (et donc, quand votre corps reçoit sa nouvelle dose de nicotine). Vous avez donc l’impression que fumer réduit votre stress, alors que la cigarette est justement la cause de votre stress.
Idée fausse 3 : « Arrêter de fumer est surtout une question de volonté. »
Si votre motivation personnelle est très importante pour arrêter de fumer, elle n’est généralement pas suffisante. Seuls 3 à 5 % des fumeurs qui essaient d’arrêter de fumer sans aide supplémentaire, comme des substituts nicotiniques, y parviennent du premier coup. C’est dû au fait qu’en tant que fumeur, votre addiction n’est pas seulement mentale, mais est aussi physique. Avec une bonne aide, vous pouvez mieux maîtriser les symptômes de sevrage physiques et avez donc plus de chances de réussite. Un substitut nicotinique sous la forme d’un patch, d’un spray buccal, d’un comprimé à sucer ou d’une gomme à mâcher est une aide à l’arrêt du tabac à base de nicotine, mais sans les autres substances tabagiques nocives contenues dans les cigarettes. Cette nicotine, destinée à des fins thérapeutiques, atténue les symptômes de sevrage tabagique.
Els Bosch : « J’aime bien comparer l’arrêt du tabac à une chaise : pour éviter que vous tombiez, la chaise a besoin de quatre pieds. Eh bien, la volonté est un pied de cette chaise, mais sans les trois autres pieds, que sont les aides à l’arrêt du tabac, un soutien suffisant et la foi en soi, il y a fort à parier que vous échouerez. »
Idée fausse 4 : « La nicotine est mauvaise pour la santé. Donc, les substituts nicotiniques aussi. »
La nicotine favorise l’addiction aux cigarettes, mais ne vous rend pas directement malade. Ce sont les nombreuses autres substances toxiques contenues dans une cigarette, comme le goudron, qui provoquent des maladies cardiovasculaires et autres. Ces substances nocives pour votre santé ne sont pas présentes dans un substitut nicotinique.
Idée fausse 5 : « Avec un substitut nicotinique, je passe d’une addiction à une autre. »
Le risque de devenir accro à un substitut nicotinique est vraiment très faible. Cela s’explique par l’action spécifique de celui-ci. Quand vous fumez une cigarette, une forte dose de nicotine arrive dans votre cerveau via vos poumons en seulement 10 secondes. Avec un substitut nicotinique, la nicotine arrive dans votre corps via votre peau ou votre joue. C’est beaucoup plus lent et la dose est moins forte, si bien que votre corps réclame moins vite une nouvelle dose de nicotine. Il est donc nettement plus aisé de vous libérer progressivement de votre addiction à la nicotine.
Els Bosch : « Les substituts nicotiniques ne sont toujours qu’une aide temporaire pour arrêter de fumer. Et si vous remarquez que vous ne pouvez pas encore vous passer de votre substitut nicotinique, ce n’est pas bien grave. Ça veut simplement dire que vous avez encore besoin d’un petit coup de pouce supplémentaire dans votre processus de sevrage. »
Idée fausse 6 : « Utiliser un substitut nicotinique coûte plus cher que de fumer. »
À première vue, cette affirmation peut sembler vraie, mais avez-vous déjà calculé combien d’argent vous dépensez chaque semaine pour vos cigarettes ? Le montant a de quoi choquer. Un substitut nicotinique a bien entendu aussi un coût, mais il ne s’agit que d’une aide temporaire pour arrêter de fumer. Avec le bon substitut nicotinique, votre corps pourra peu à peu se passer complètement de cigarettes, ce qui vous fera réaliser des économies.
Idée fausse 7 : « Le fait d’arrêter de fumer et d’utiliser un substitut nicotinique fait grossir. »
Il est vrai que vous pouvez prendre du poids quand vous arrêtez de fumer. Mais la bonne nouvelle est que les substituts nicotiniques aident à garder cette prise de poids sous contrôle. La raison de ces kilos en plus est en effet souvent liée aux symptômes de sevrage : vous avez plus envie de sucreries, vous mangez plus pour vous tenir occupé, votre corps consomme moins d’énergie, etc. Et comme les substituts nicotiniques gardent tous ces effets secondaires sous contrôle, vous pouvez plus facilement maîtriser votre poids.
Els Bosch : « Quand vous fumez, votre corps doit fournir des efforts supplémentaires pour assimiler toutes les substances toxiques. Vous consommez ainsi environ 300 kilocalories en plus par jour qu’un non-fumeur. Quand vous arrêtez de fumer, vous pouvez donc essayer de compenser cette quantité de calories, soit en mangeant moins de sucreries, soit en bougeant plus. »
Vous avez encore des questions sur les moyens d’arrêter de fumer ? Vous souhaitez plus de conseils personnalisés ou avez besoin d’un accompagnement ? Demandez conseil à votre pharmacien ou consultez un tabacologue près de chez vous. Vous trouverez aussi plus d’informations et un accompagnement gratuit auprès de Tabacstop. »
Le plaignant a fait valoir qu'ils font une publication dans laquelle ils réfutent pour ainsi dire les mythes sur le fait d'arrêter de fumer et qu'une partie de cette argumentation est qu'on a plus de chances avec les substituts nicotiniques. Selon lui, ils affirment qu'en tant qu'être humain, il est impossible ou difficile d'arrêter de fumer sans aide et qu'il vaut donc mieux, par définition, acheter leurs produits.
Il a indiqué que ces deux points de vue ne sont que de la propagande commerciale et subjective et qu'il n'y a aucune preuve de ce qu'ils avancent, mais de nombreuses preuves du contraire. Selon lui, on peut parfaitement arrêter de fumer sans substitut.
L'annonceur a communiqué qu'il trouve important d'informer les patients d'une manière correcte et fondée sur des preuves. L'article décrit par le plaignant a été préparé en collaboration avec l'annonceur, le journaliste de DPG Media ayant été mis en contact avec un tabacologue indépendant jouissant d'une solide expérience et d'une bonne réputation. Il a été revu par ses services médicaux et réglementaires pour la langue et l'exactitude scientifique, mais les informations d'expert n'ont pas été modifiées. La collaboration avec l'annonceur a été explicitement communiquée dans la mention au-dessus de l'article. Il commercialise des substituts nicotiniques en Belgique sous la marque ‘Nicorette’. Ni la marque, ni aucune autre allégation ou image promotionnelle n'ont été présentées dans cet article.
L'article vise à informer les lecteurs sur le sevrage tabagique et les méthodes actuelles de traitement de la dépendance au tabac, fondées sur des preuves. Les substituts nicotiniques constituent le traitement de première ligne pour le sevrage tabagique dans les directives cliniques actuelles. Les substituts nicotiniques soulagent les divers symptômes de sevrage qui surviennent lors de l'arrêt de la consommation régulière de tabac. À cet égard, l'annonceur a énuméré un certain nombre de directives cliniques belges et internationales qui, selon lui, appuient les informations contenues dans l'article de journal.
Il a indiqué que l'article de journal fait une comparaison avec le fait d'arrêter de fumer sans aide ni soutien, où le taux de réussite est de 3 à 5 %, et que cette information est étayée par des sources scientifiques qu'il a mentionnées.
Il a ensuite communiqué que les substituts nicotiniques doublent en moyenne le taux de réussite du sevrage tabagique. Cela est certainement le cas si le patient est motivé et s'il est correctement suivi. Cela est confirmé par des méta-analyses récentes qui n'examinent pas les preuves d'un seul article scientifique mais mettent en commun toutes les études cliniques existantes, randomisées et contrôlées par placebo, pour parvenir à des conclusions cliniques fondées sur des preuves. L'annonceur a communiqué une liste des méta-analyses les plus récentes sur ce sujet.
L'annonceur a encore ajouté que les substituts nicotiniques sont des médicaments enregistrés, indiqués pour le traitement de la dépendance tabagique, en soulageant les symptômes du sevrage nicotinique et le besoin de fumer, chez les fumeurs âgés de 18 ans et plus, avec pour objectif ultime l'arrêt définitif du tabac. Les substituts nicotiniques ont une efficacité prouvée et un profil de sécurité favorable reconnu. L'OMS, en tant qu'agence de référence, déclare également que les substituts nicotiniques sont des médicaments efficaces dans le traitement de la dépendance tabagique. Les gommes et les patchs de substitution à la nicotine figurent déjà sur la liste des médicaments essentiels de l'OMS depuis 2009.
Le Jury a pris connaissance de la publicité native en question et de la plainte qui la concerne.
Il a constaté que l'annonce concernée émane de l'annonceur Johnson & Johnson et vise à dissiper les malentendus sur le sevrage tabagique, avec également l'intervention d'un tabacologue et à la fin, la référence aux pharmaciens, aux tabacologues ou à Tabac Stop pour plus d'informations.
Suite à la réponse de l'annonceur, il a entre autres noté que l'annonce a pour but d'informer le lecteur sur le sevrage tabagique et sur les méthodes actuelles de traitement de la dépendance au tabac, fondées sur des preuves, où les substituts nicotiniques, qui soulagent les différents symptômes de sevrage survenant lors de l'arrêt de la consommation régulière de tabac, sont le traitement de première ligne pour le sevrage tabagique dans les recommandations cliniques en vigueur. Il a également pris note des divers documents de référence, y compris les directives belges et internationales en matière de sevrage tabagique et les méta-analyses, auxquels l'annonceur a fait référence à cet égard.
Le Jury est d'avis que l'annonce en question est ainsi suffisamment étayée et nuancée et en particulier, qu'elle n'indique pas qu'arrêter de fumer serait impossible sans utiliser de substituts nicotiniques ni que ces derniers suffiraient à eux seuls.
Il a dès lors estimé que l'annonce n'est pas de nature à induire le consommateur moyen en erreur sur les points soulevés par le plaignant et a déclaré la plainte non fondée.
A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.
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