Le texte suivant apparaît à l’écran:
"Etre fidèle c'est bien...
Etre heureuse, c'est mieux."
Avec le logo de Gleeden.
Ensuite, sur fond mauve, "Gleeden.com Le premier site de rencontres extra-conjugales pensé par des femmes".
Le plaignant a été choqué et interpellé et est indigné par cette publicité. Selon lui, cette campagne publicitaire incite les personnes à avoir des relations extraconjugales, ce qui est contraire à certaines valeurs et lois de notre société et plus particulièrement celles du mariage ("Les époux ont le devoir d'habiter ensemble. Ils se doivent mutuellement fidélité, secours et assistance"). Cette campagne incite les époux à ne pas respecter les obligations qu'ils ont contractées. Elle insinue que les couples fidèles ne sont pas heureux! De plus, cette publicité qui est diffusée en première partie de soirée peut être vue par des ados. Quelle image du couple renvoie-t-elle? On sait que ce type de public est particulièrement influençable. Ils risquent d'avoir une image complètement faussée du couple et risquent de trouver normal d'avoir des relations extraconjugales dans un couple. Quel avenir pour notre société?
Ce qui est encore plus choquant, c'est qu’en diffusant de cette publicité, on peut considérer qu’une chaine publique (RTBF) va à l'encontre des bonnes mœurs.
L’annonceur a communiqué qu’il a toujours été soucieux de véhiculer une image sérieuse et distinguée en se conformant aux exigences juridiques des prestataires et fournisseurs d’espaces publicitaires.
Avant d’être diffusés et affichés, les messages publicitaires sont toujours examinés et validés par le service juridique des régies publicitaires correspondantes. Il n’a, à ce jour, reçu aucun refus de leur part car ses campagnes respectent toujours leurs critères de publication.
La campagne publicitaire actuelle est une continuité logique des précédentes campagnes, reflet de la marque, féminine et décalée, qui prend la parole sans complexe, mais sur le ton de l’humour et de la finesse du jeu de mot. Certes, il s’agit d’une provocation légère mais le but des campagnes a toujours été de faire sourire et réfléchir, jamais de choquer ou d’offenser.
Chaque jour des dizaines de supports parlent d'infidélité tels que les magazines féminins, les séries TV, les films ou encore l’actualité des célébrités. Gleeden.com est loin de ces sollicitations quotidiennes.
Dans un pays où la liberté d’expression est un droit fondamental, l’annonceur entend et comprend les plaintes. Cependant depuis 2009, les usagers peuvent constater qu’il ne fait pas de prosélytisme pour l’adultère, et ne prône en aucun cas des valeurs contraires au code civil.
Il ne fait pas l’apologie de l’adultère mais tâche de traiter avec humour en le dédramatisant un sujet, bien que tabou, réel de notre société. En effet, le site prend acte d’une réalité sociétale. Il répond, aux moyens d’une plateforme sécurisée et modérée, à un besoin exprimé par des usagers d’un même statut marital, leur permettant d’échanger virtuellement des messages privés de façon anonyme, ce sans hypocrisie.
Il reconnaît que le message de la dernière campagne télévisée, bien qu’en continuité avec son discours initial n’ait pas forcément fait sourire les téléspectateurs. Il souhaite donc adresser ses excuses aux plaignants si les spots publicitaires les ont froissés ou heurtés. Il s’engage à être plus vigilants à l’avenir.
Le Jury a constaté que le spot TV affiche les textes suivants: "Etre fidèle c'est bien... Etre heureuse, c'est mieux." et "Gleeden.com Le premier site de rencontres extra-conjugales pensé par des femmes".
Suite à la réponse de l’annonceur, le Jury a noté que la publicité a été soumise avant diffusion au service juridique des chaines et des régies publicitaires correspondantes et que celle-ci a été acceptée.
Le Jury a constaté que le service proposé (site de rencontres extra-conjugales) présente un lien évident avec l’adultère et est, à ce titre, susceptible de faire débat sur le plan éthique ou moral.
Néanmoins, le Jury entend rappeler qu’il ne ressort pas de sa compétence de se prononcer sur la nature, la qualité ou la pertinence d'un produit ou d'un service mais bien sur la publicité qui en est faite.
Le Jury a estimé qu’il est difficile de faire la promotion d’un tel service (site de rencontres extra-conjugales) sans faire la moindre référence – directe ou indirecte – à l’adultère.
Le Jury a également estimé que la publicité ne contient pas d’élément qui risquerait de causer un préjudice moral aux enfants ou aux adolescents.
A défaut d’infraction aux dispositions légales et autodisciplinaires, le Jury a estimé n'avoir pas de remarques à formuler sur ces points.
A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.
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