Le spot commence avec une voix féminine avec un accent:
« Bonjour, je suis Olga, chercheuse en agronomie. Ici en Hongrie nous avons réalisé un miracle: la mini-vache. Aïe ! vous en écrasez une ! Avec mini-vache, nous allons réduire les émissions de CO2, parce que mini-vache, mini gaz. »
Voix off : « Heureusement en Belgique, il y a les miracles utiles de Ford. Comme la Ford Focus Econetic 2 à partir de 99 gr de CO2 et 3,8 litres de consommation. 15 % de prime de l’État + un Eco-bonus jusqu’à 1.200 euros. Plus d’info chez votre distributeur Ford. »
Le plaignant trouve que cette pub a un évident relent xénophobe. Elle stigmatise une nationalité étrangère, hongroise en l'occurrence, en lui prêtant des performances ridicules sinon idiotes. La Hongrie était d'ailleurs figurée et même défigurée par une voix imitant une sorte d'accent féminin slave, donc même pas hongrois. Si elle se veut comparative, la pub ne doit-elle pas être véridique sur les deux termes de la comparaison ?
Le plaignant estime que faire à nouveau passer la vache comme responsable du réchauffement climatique par le CO2 qu'elle émet est inacceptable, en effet, elle est critiquée non pas pour son CO2 mais pour son méthane qu'elle rejette. Le plaignant imagine la totale incompétence de celui qui a réalisé cette publicité, une voiture n'émettant pas de méthane. La comparaison est donc totalement erronée, donc mensongère. Le méthane est beaucoup plus puissant que le CO2 par son effet de serre mais 200 x moins concentré dans l'atmosphère. Selon de très nombreux scientifiques, le rôle des gaz à effet de serre est très largement surestimé dans le réchauffement de la Terre.
L’annonceur est étonné d’être accusé de publicité xénophobe, ce qu’il conteste formellement.
L’humour et la publicité n’étant pas une science exacte, il est évident que cette publicité peut être appréciée de différentes façons.
Il conteste que cette publicité ait « un évident relent xénophobe ». Il estime que la plupart des consommateurs comprennent qu’il ne s’agit que de l’humour exagéré, comme il est d’usage dans la publicité. Le fait que la scientifique soit hongroise est tout à fait accessoire dans cette publicité. La nationalité n’est aucunement pertinente, de sorte qu’il ne s’agit en aucun cas d’une publicité xénophobe.
Il tient également à souligner qu’il ne fait pas passer la vache comme responsable du réchauffement climatique. Il n’était nullement question de froisser quelque sensibilité que ce soit, qu’elle soit ethnique, politique, religieuse ou scientifique. Il estime que la plupart des consommateurs comprennent qu’il ne s’agit pas d’une accusation contre la vache, ni d’une déclaration scientifique sur la cause de l’augmentation du CO2, mais d’une blague évidente et de l’humour exagéré, comme il est d’usage dans la publicité.
Il s’excuse si cette publicité a créé une opinion erronée.
Le Jury a constaté que le spot met en scène Olga, une chercheuse en agronomie qui a créé la mini-vache en Hongrie.
Le Jury a estimé que l’humour utilisé ne contient pas d’allusion péjorative fondée sur la nationalité et que ce spot radio n’incite pas à la xénophobie.
Le Jury est également d’avis que, même si l’information n’est pas complète (en omettant de parler du méthane), la comparaison avec les vaches n’est pas erronnée et n’est pas de nature à tromper le consommateur au sujet des effets du produit en question sur l’environnement.
A défaut d’infraction aux dispositions légales et autodisciplinaires, le Jury a estimé n'avoir pas de remarques à formuler.
A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.
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