Un spot radio laisse entendre une conversation entre un entrepreneur (homme) et l'architecte (femme) .
Entrepreneur : Madame l'architecte.
Architecte : Ah monsieur l'entrepreneur, entrez.
Entrepreneur : Et bien dit donc, il fait noir. On n'allumera pas pour la réunion ?
Architecte : Sttt. Oh, vos mains sont si rudes.
Entrepreneur : Ce sont des gants de travail.
Architecte : Embrassez-moi. Tiens vous portez des lunettes.
Entrepreneur : Ce sont mes lunettes de sécurité.
Architecte : Ca vous met en évidence. Mais vous êtes chauves.
Entrepreneur : Pas du tout, c'est mon casque de sécurité.
Architecte : Oh, vous avez l'air si grand.
Entrepreneur : C'est à cause de mes chaussures de sécurité.
Architecte : Allez, enlevez tout.
Entrepreneur : Non, non, c'est trop dangereux. Allez, la réunion est terminée.
Voix féminine : Eh oui, la sécurité vous rend irrésistible. Une initiative du CNAC, l'institut de prévention de la construction avec le soutien des Assurances Fédérales.
L'annonceur a fait valoir que le spot radio fait partie d'une campagne (spots radio, annonces et spot TV) et qu'il doit être vu comme une partie de l'ensemble. Cette campagne a pour objectif de réduire les accidents de travail dans le secteur de la construction et la stratégie de communication tient donc compte de la réalité de la construction et de l'univers mental des cibles. Lors du choix du concept, il part de la thèse que travailler en sécurité rend la personne attrayante. Le schéma classique de comportement dicté par le rôle social a été rompu et l'humour se trouve justement dans l'inversement de ce schéma : cette fois-ci, ce n'est pas l'homme qui est le facteur érotique, mais la femme. Elle est le sexe fort et tient les rênes, ce qui est une forme de discrimination positive. Il a estimé que les arguments de la plaignante concernant la violence vis-à-vis des femmes sont exagérés et inappropriés.
Le Jury a estimé que ce spot radio est de toute évidence totalement irréel vu son caractère manifestement caricatural et que dans ce contexte, le message ne donne pas une image négative de la femme, ne porte pas atteinte à sa dignité humaine et n'est pas de nature à renforcer des préjugés sexistes. Ce spot ne lui parait pas de nature à inciter la violence ou l'abus des femmes et les reproches formulés à ce sujet lui paraissent dès lors injustifiés. A défaut d'infraction aux dispositions légales ou autodisciplinaires, le Jury a estimé n'avoir pas de remarques à formuler.
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