Avec la musique de la chanson "True Colors" en arrière-fond, la publicité montre d'abord un garçon qui soupire de déception lorsqu'il ouvre un paquet de Saint Nicolas et voit qu'il a reçu un ballon de foot.
Il accroche ensuite à la fenêtre une affiche de l'annonceur avec sa liste de souhaits, avec entre autres une image d'une poupée.
On le voit ensuite dans sa chambre en train de dessiner un visage sur le ballon de foot et de l'habiller avec une casquette, des cheveux et des mains en feutre. Suivent plusieurs scènes du garçon jouant joyeusement avec la ‘poupée football’ et l'emmenant partout.
Il est au lit avec la ‘poupée football’ lorsque le réveil se déclenche et il rentre avec elle dans le salon pour voir ce qu'il a reçu de Saint Nicolas. Pour son plus grand plaisir, il s'avère que c'est la poupée demandée.
On voit le garçon avec la poupée dans ses mains qui regarde sa ‘poupée football’ fabriquée par ses soins "assise" dans le fauteuil, après quoi il donne un coup de pied à la ‘poupée football’ par la porte et on le voit ensuite à l'intérieur en train de dorloter la nouvelle poupée.
Ensuite, on voit Saint Nicolas scanner l'image sur l'affiche avec son smartphone.
Voix off : “Ja, tuurlijk wil je het perfecte Sinterklaascadeau. Zet hem op de verlanglijstposter en die scant de Sint met de app van bol.com. De winkel van blije snoetjes bezorgen.”
1) La plaignante fait référence à la publicité dans laquelle un enfant reçoit une poupée de Saint Nicolas et pense qu'il s'agit de son ami le plus cher et le meilleur, alors que son ballon est son meilleur ami, et il envoie le ballon dans la rue. En d'autres termes : si vous n'aimez plus quelque chose, il vous suffit de le jeter dans la rue. Selon elle, cette image est mauvaise et ne convient pas comme exemple pour les enfants, surtout pas en l'associant aux cadeaux de Saint Nicolas.
2) Le plaignant fait référence au spot dans lequel un petit garçon a pour soutien et compagnon un ballon de foot qu'il a modifié en lui donnant un visage. Le ballon est son meilleur ami qui l'accompagne partout, jusqu'à ce qu'il reçoive une vraie poupée de Saint Nicolas. Le ballon est alors soudainement sans aucune importance et vole immédiatement par la porte.
Il souhaite introduire une plainte contre la publicité car le ballon est copié de "Wilson", le ballon peint du film avec Tom Hanks. Ce qui l'affecte le plus cependant, c'est que cela est utilisé pour transmettre aux jeunes qu'une amitié proche peut être brisée juste comme ça, si quelque chose de mieux se présente. Rompre tous les liens sans le moindre respect, ce n'est pas le message que nous voulons transmettre à nos jeunes.
3) La plaignante a communiqué que dans la vidéo, un enfant décore son ballon de manière créative par rapport à la poupée qu'il demande à Saint Nicolas, pour ensuite le jeter dehors comme un objet sans valeur à la fin, lorsqu'il a reçu la poupée de Saint Nicolas. Alors que tout au long du film, l'enfant traverse la vie joyeusement avec sa propre création.
Elle trouve la fin très dénigrante et que c'est dommage de voir qu'au début du message, quelque chose de si beau se produit avec le ballon, de créatif et d'appréciable, pour ensuite considérer le ballon comme quelque chose sans valeur à la fin. Selon elle, ce n'est pas la bonne valeur éducative qui est transmise ici. En tant qu'enseignante qui doit encourager la créativité des enfants/jeunes, elle est contrariée par ce message publicitaire.
4) En ce qui concerne la publicité ‘émotionnelle’ comme l'appelle l'annonceur, la plaignante a communiqué que son fils de 11 ans a même pleuré tellement c'était déchirant que Félix ait jeté sa ‘poupée football’ bien-aimée après un an. Selon elle, une telle publicité n'est pas de l'éducation. Qu'enseignez-vous à ces enfants ? La société de consommation, même en termes d'amour et d'amitié. Vous partagez la souffrance et l'amour pendant un an et si quelque chose de mieux se présente, vous pouvez simplement expulser l'autre personne. Même en tant qu'adulte, elle pense que c'est une publicité déchirante et totalement inappropriée.
5) La plaignante a communiqué que cette publicité transmet un mauvais message aux (jeunes) enfants (et à leurs parents). En jetant leur propre création pour un modèle dit "parfait", les enfants reçoivent le message que la créativité doit être "parfaite", sinon on le jette. Elle a mentionné que ce genre de messages entraîne la peur de l'échec qui est un problème majeur auquel de nombreux jeunes enfants sont confrontés dans notre société actuelle. En tant qu’enseignante en maternelle, elle y est confrontée au quotidien.
6) La plaignante a déclaré que lorsque le garçon obtient le jouet désiré, il jette son vieux jouet et que ce n'est vraiment pas acceptable sur le plan pédagogique et social. Ce n'est pas un message à transmettre aux enfants. Pour elle, le message est qu’il ne faut pas avoir de respect pour le matériel.
7) La plaignante trouve que c'est une publicité très triste car il y a des enfants qui doivent bricoler pour obtenir leur rêve car le Saint ne peut pas l’apporter à cause d’un manque d’argent. Selon elle, c’est une publicité pour les enfants gâtés et l’enfant ne montre aucun respect.
8) La plaignante fait référence au fait que la poupée maison a été jetée par la porte. À une époque où tant d'enfants ne reçoivent pas de cadeaux et seraient trop heureux avec quelque chose qu'ils peuvent faire eux-mêmes, elle ne pense pas que ce soit un bon exemple d'éducation. La fin du spot aurait été meilleure en allant remettre le ballon là où cela aurait fait le bonheur d'un enfant défavorisé.
9) Le plaignant et sa famille ont tous été choqués par la fin de cette publicité, dans un sens négatif. Ce n'est pas un exemple de la façon dont on traite les choses que l'on reçoit d'abord et que l'on rejette ensuite. Il serait beaucoup plus beau que l'enfant garde cela dans un endroit comme une première expérience positive et de réconfort plutôt que le ballon soit envoyé dehors sans sentiment ni émotion. C'est pourquoi, selon lui, on a du mal à inculquer à l'école la discipline, le respect, ... En termes d'éducation, ils ont raté leur objectif.
Tout d'abord, l'annonceur a communiqué qu'il regrettait que les plaignants aient perçu la publicité comme négative. Ce n'est évidemment pas l'intention de la publicité. Le spot publicitaire vise à montrer de manière humoristique que les parents sont assurés de trouver le cadeau parfait pour leurs enfants grâce à sa 'liste de souhaits' et à son 'grand livre de jouets'.
Il ne trouve pas la publicité inappropriée. Pendant que le garçon jouait avec la ‘poupée football’, il cherchait déjà à imiter la poupée qu'il avait placée sur sa liste de souhaits, comme on le voit à la fin du spot. Par conséquent, lorsque la poupée arrive enfin, la ‘poupée football’ se voit à nouveau attribuer le rôle d'un ballon de foot ordinaire, qu’il n'est pas inapproprié d’envoyer dans le jardin. La musique émouvante et la manière de filmer font en sorte qu'il s'agit d'une tournure inattendue et abrupte qui est amusante.
L'annonceur ne partage pas l'avis des plaignants selon lequel la publicité donne un mauvais exemple aux enfants et ne convient pas pour la fête de Saint Nicolas. Il est clair que cette publicité ne doit pas être prise au sérieux. La publicité n'est pas non plus de nature éducative. Le fait que la ‘poupée football’ ressemble à un ballon de foot tiré d'un film, selon l'une des plaintes, n'est pas pertinent pour le Jury et ne rend pas la publicité inappropriée.
Il comprend que l'humour de la publicité n'est pas apprécié par tout le monde mais cela ne signifie pas pour autant que la publicité enfreint les règles (de comportement).
L'annonceur a également fait examiner la publicité par un panel de consommateurs avant sa diffusion. Cela n'a pas révélé que les consommateurs en question ont interprété le message différemment de ce qu'il voulait. Il estime donc plausible que le consommateur moyen percevra la publicité comme une promotion à visée humoristique.
Enfin, concernant plus spécifiquement la cinquième plainte, qui a une teneur différente des autres plaintes, l'annonceur a ajouté ce qui suit. Il n'est pas d'accord avec le fait que la publicité communique aux enfants le message que la créativité doit être parfaite. Il ne pense pas non plus que la publicité encourage la peur de l'échec chez les enfants. Pendant tout le temps où le garçon jouait avec la ‘poupée football’, il s'amusait beaucoup avec sa propre création. Le fait qu'il ait fini par préférer jouer avec la poupée n'y change rien en ce qui le concerne. Il ne comprend donc pas pourquoi la plaignante associe la publicité à la peur de l'échec et ne pense pas qu'il est question d'une publicité inappropriée.
Le Jury a pris connaissance du spot en question et des plaintes qui le concernent.
Il a noté que la plupart des plaintes portent sur le fait que la manière dont cette publicité se termine ne serait pas un exemple approprié pour les enfants (société de consommation même en termes d'amour et d'amitié, aucun respect pour le matériel et envers les enfants défavorisés), mais que la cinquième plaignante mentionne que, via ce spot, les enfants recevraient le message selon lequel la créativité doit être "parfaite" et que ce genre de message entraînerait la peur de l'échec.
Suite à la réponse de l’annonceur, il a entre autres noté que le spot vise selon lui clairement à montrer de manière humoristique que les parents sont assurés de trouver le cadeau parfait pour leurs enfants grâce à sa ‘liste de souhaits’ et à son ‘grand livre de jouets’, et qu’il n’a pas de but éducatif, et que le consommateur moyen le comprendra également ainsi.
Le Jury a examiné ce dossier en particulier à la lumière de l’article 18.1 du Code de la Chambre de Commerce Internationale (Code ICC), qui stipule entre autres ce qui suit : « Un soin particulier doit être mis en œuvre dans la communication commerciale ciblant ou faisant apparaître des enfants ou des adolescents. Ces communications ne peuvent remettre en cause une attitude, un comportement social et un style de vie positifs. ».
Il est d’avis que le spot en question, même s'il s'adresse principalement aux parents, présente non seulement un enfant comme protagoniste de manière très centrale mais attire également l'attention des enfants.
Il est de plus d’avis que le message, à visée apparemment humoristique, n'est pas de nature à être perçu comme tel, en particulier par les enfants, mais aussi par les adultes.
Il a ainsi constaté que ce n’est pas tant le ballon de foot qui est jeté à la fin du spot en tant que ballon de foot mais plutôt la ‘poupée football’ elle-même, qui auparavant était la préférée du garçon, qui est rejetée comme telle dès qu'il obtient ce qu'il veut vraiment. Il est également d’avis que l'expression du visage du garçon est trop clairement dédaigneuse à cet égard pour ne pas être prise au premier degré.
Le Jury est d'avis que de cette manière, ce spot est bien de nature à véhiculer un mauvais exemple pour les enfants comme message principal et à inciter à un comportement socialement répréhensible.
Il a dès lors estimé que le spot remet bien en cause une attitude, un comportement social ou un style de vie positifs au sens de la disposition susmentionnée.
Toutefois, en ce qui concerne l'aspect spécifique de la cinquième plainte, le Jury est d'avis que le spot n'est pas de nature à véhiculer un message particulier concernant la créativité ou à favoriser ainsi la peur de l'échec chez les enfants.
Il a donc estimé n’avoir pas de remarques à formuler sur ce point.
Compte tenu de ce qui précède et sur la base de la disposition susmentionnée, le Jury a donc demandé à l’annonceur de modifier la publicité et à défaut, de ne plus la diffuser.
L’annonceur a confirmé que la publicité concernée ne sera plus diffusée.
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