Le spot radio met en scène une institutrice qui dit : « Alors, tout le monde prends son livre de lecture, on ouvre à la page 2 et on lit attentivement jusqu’à la page 815 et quand je reviendrai je vous interrogerai » (on entend une porte qui se ferme).
Voix-off : « Pourquoi vous absenter pour aller à la banque ?
Les conseillers BNP Paribas Fortis vous reçoivent du lundi au vendredi jusqu’à 19h et le samedi jusqu’à midi. Prenez rendez-vous au 0800 12345 ». « BNP Paribas Fortis, la banque et l’assurance d’un monde qui change ».
L’annonceur s’est dit sincèrement désolé que le spot incriminé ait pu heurter la sensibilité du plaignant. Tel n'était évidemment pas son souhait.
Il comprend et respecte le point de vue de cette personne, mais tient néanmoins à apporter les précisions suivantes :
1. Le spot incriminé fait partie d’une série de 4 qui, tous, font appel à l’humour. Il a semblé à l’annonceur que cet humour ne pouvait échapper à personne; il est bien forcé de reconnaître que ce n’est pas totalement le cas. Mais le contexte économico-social actuel lui a peut-être joué un mauvais tour en exacerbant au mauvais moment la sensibilité d’une profession qui, il faut bien le reconnaître, est souvent mise à rude épreuve.
2. Les 4 spots ont été testés sans que cela ne suscite chez quiconque le moindre doute ou le moindre questionnement. Si tel avait été le cas, l’annonceur aurait immédiatement « corrigé le tir ». À l’heure où BNP Paribas Fortis doit patiemment se reconstruire une image, il ne peut prendre le risque de se mettre à dos une partie de sa clientèle. Il veut faire de BNP Paribas Fortis une banque accessible à tout le monde.
3. Les spots ont été produits « in tempore non suspecto », soit avant que l’actualité ne remette bien malgré eux les enseignants sur le devant de la scène. Mais le monde de la publicité est ainsi fait : nul n’y est à l’abri d’une actualité changeante par définition.
L’annonceur a également précisé qu’il veillera personnellement à ce qu’à l’avenir, une attention plus soutenue encore soit accordée aux tests de ses campagnes publicitaires.
Sur base du courrier de l’annonceur, le Jury a noté que le spot radio fait partie d’une série de 4 spots testés prélablement à leur diffusion et n’ayant pas provoqué de réaction négative. Il a également noté que le spot a été produit avant que l’actualité ne mette les enseignants sur le devant de la scène.
Le Jury a constaté que la mise en scène est tellement exagérée et irréaliste qu’il s’agit clairement de second degré.
Le Jury est sensible à l’argument suivant lequel la diffusion du spot en question tombe à un mauvais moment mais, vu ce qui précède, il a estimé que ce spot radio n’est pas de nature à dénigrer la profession d’enseignant.
A défaut d’infraction aux dispositions légales et autodisciplinaires, le Jury a estimé n'avoir pas de remarques à formuler.
A défaut d’appel, ce dossier a été clôturé.
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